Darras4-43

DIRE LEURS QUATRE VÉRITÉS AUX DÉICIDES.

§ III. Les Pharisiens.

 

  14. La solennité pascales était accomplie à Jérusalem, sans que le divin Maître se fût rendu à la Ville sainte. «Il parcourait la Galilée, dit l'Évangéliste, et ne voulut pas pénétrer en Judée, où l'on cherchait à le faire mourir 1. Or, des Pharisiens et des Scribes

-------------

1. Joan., VII, 1.

==============================================

p570 HISTOIRE DE L'ÉGLISE. —lre ÉPOQUE (an 1-3I2).

revenant de Jérusalem se joignirent à la foule qui le suivait. Ils virent les disciples rompre le pain pour le repas, sans avoir pratiqué l'ablution légale des mains. Or, les Pharisiens et tout le peuple juif ne mangent jamais avant de s'être lavé plusieurs fois les poignets et les mains. S'ils reviennent du marché ou de la place publique, ils ne se mettent à table qu'après ces nombreuses ablutions. Ils les pratiquent de même pour les coupes, les vases de terre ou d’airain et pour le lit qui leur sert de couche. Les Pharisiens et les Scribes l'interrogèrent donc à ce sujet, en disant: Pourquoi vos disciples transgressent-ils les rites traditionnels des Anciens? Ils ne font pas les ablutions manuelles avant de rompre le pain, et mangent à la manière des Gentils. — Jésus leur répondit: Pourquoi, sous prétexte de vos traditions, violez-vous ouvertement vous-mêmes le précepte de Dieu? Dieu a dit: Honore ton père et ta mère. Il a ajouté: Celui qui prononcera une parole de malédiction contre son père ou sa mère, sera puni de mort. Et vous, vous dites: Si un homme répond à son père ou à sa mère tombés dans l'indigence : J'aurais pu vous secourir, mais je déclare Corban, (j'ai voué à Dieu) toutes les ressources dont j'aurais disposé en votre faveur; cet homme est dispensé de soulager la vieillesse de son père et de sa mère. C'est ainsi que vous ruinez le commandement de Dieu, vous jouant de sa parole, avec des traditions que vous avez faites. Hypocrites! Isaïe a bien prophétisé de vous, quand il a dit: Ce peuple m'honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. En vain ils prétendent m'honorer par une doctrine et des observances frivoles, inventées à leur gré 1. En effet, c'est ainsi que vous abandonnez la loi de Dieu pour des traditions humaines, des ablutions de vases ou de coupes, et autres pratiques semblables. Voilà comment, sous prétexte de vos traditions, vous annulez les préceptes du Seigneur. — Puis s'adressant à la multitude: Écoutez-moi, dit-il, et comprenez ma parole. Ce n'est pas ce qui entre dans la bouche de l'homme qui le rend impur, mais ce qui sort de sa bouche peut le souiller. Que celui-là entende qui a des oreilles

----------------

1. Isa., XXIX, 13.

==============================================

P571 CHAP. VII. —LES PHARISIENS. 571

pour entendre. — En ce moment les disciples s'approchèrent, et lui dirent: Savez-vous que les Pharisiens sont vivement scandalisés de votre parole? — Jésus répondit: Toute plantation que la main de mon Père qui est aux cieux n'a point faite sera arrachée. Laissez ces hommes, ce sont des aveugles conduisant des aveugles. Or, si un aveugle prétend en diriger un autre, ils tombent tous deux dans l'abîme. —Plus tard, quand il fut rentré dans la maison, loin de la foule, ses disciples désiraient connaître le sens de la parabole. Pierre lui dit: Seigneur, interprétez-nous la parabole que vous avez prononcée. — Quoi, répondit-il, êtes-vous donc encore sans intelligence? Ne comprenez-vous pas que les aliments que l'homme introduit dans la bouche, et qui circulent dans tout son corps, ne peuvent souiller son âme? Ce qui rend l'homme impur, ce sont les paroles coupables qui sortent d'un cœur corrompu. C'est du cœur, en effet, que procèdent les mauvaises pensées, les desseins adultères, les actes ignominieux, les homicides, le vol, le faux témoignage, l'avarice, les perfidies, les trahisons, l'impudicité, l'envie, le blasphème, l'orgueil et l'impertinence. Toute cette génération mauvaise naît du cœur. Or, telles sont les causes qui rendent l'homme impur. Mais avoir mangé sans s'être lavé les poignets ou les mains ne constitue pas un état d'impureté pour l'homme 1.»

  15. Pour se faire une idée précise des ridicules observances du Pharisaïsme et de ses incroyables prétentions doctrinales, il faut en chercher la trace dans le Talmud, où elles se fixèrent depuis. L'usage des ablutions, si commun chez les Orientaux, est fondé sur les nécessités du climat. La législation de Moïse l'avait consacré en le réglant dans une mesure propre à sauvegarder les intérêts hygiéniques du peuple hébreu, sans le surcharger d'obligations excessives 2. La loi des ablutions était restreinte à des cas d'impureté matérielle, spécifiés par le divin Législateur, tels que le contact de cadavres d'animaux immondes. En un pays et sous un climat où la lèpre exerçait de si terribles ravages, ces précautions

-----------

1. Matth., XV, 1-20; Marc, vir, 2-23. — 2. Voir Ln'jit.. XI, bl et Siq.; 'if. Car» nelius a Lapide, Cu/nmentur. m Vauc :Jvii'/..

==============================================

P572 HISTOIRE DE L'ÉGLISE. —lre ÉPOQUE (an 1-3I2).

constituaient une nécessité sociale de premier ordre. Mais la réserve de Moïse avait disparu pour faire place à l'invasion des rites superstitieux du Pharisaïsme. Un Israélite ne pouvait manger un morceau de pain, s'il ne s'était d'abord lavé les mains, en les élevant à la hauteur de la tête. Pendant le repas, les plus zélés affectaient de se mouiller fréquemment le bout des doigts. Enfin quand ils cessaient de manger, ils pratiquaient une dernière ablution, en tenant les mains en bas, et en observant avec soin que l'eau n'allât jamais au delà du poignet. Il n'était permis de plonger entièrement le bras dans l'eau que pour le repas des sacrifices. Fallût-il aller chercher l'eau à une distance de quatre milles, les Pharisiens maintenaient l'inviolabilité de ces rites superstitieux. Le Juif qui les eut enfreints, était déclaré aussi criminel qu'un meurtrier. Au contraire, celui qui les exécutait strictement était assuré du salut éternel et d'une place au banquet du royaume des cieux. Le Talmud enregistre vingt-six prescriptions, relatives à la manière de pratiquer, chaque matin, l'ablution manuelle 1. On comprend dès lors le scandale des Pharisiens et des Scribes, quand le divin Maître, brisant le faisceau de leurs traditions absurdes, les rappelle au véritable esprit de la loi mosaïque, et proclame le grand principe de la pureté du cœur. L'école rabbinique d'Hillel et de Schammaï qui avait récemment ajouté ces observances au précepte positif de la loi, prétendait leur donner une valeur doctrinale supérieure même à celle du texte de Moïse. «Les paroles des savants dans l'Écriture, dit le Talmud, l'emportent sur celles de la loi et des prophètes. Celui qui étudie l’Écriture fait un acte indifférent. Celui qui étudie avec la Mischna mérite récompense; mais celui qui se livre à l'étude de la Gémara, fait l'action la plus méritoire 2.» L'application de ce principe avait sanctionné l'abus odieux que Notre-Seigneur flétrit avec tant de sévérité. La langue hébraïque appelait: Corban, tout ce qui était consacré au Seigneur. On trouve cette expression employée dans les livres de Moïse pour

------------

1. Talmud, traité Schilchan-Aruc. — 2. Talmud, traité Bava-Metzia; Sepp, Vie de Notre-Scigneur Jésus-Christ, toin. II, pag. 40-41.

==============================================

P573 CHAP. VII. —LES PHARISIENS. 573

désigner les brebis, les chevreaux, les génisses des holocaustes et des sacrifices expiatoires ou pacifiques 1. Par extension, ce nom fut donné dans la suite au Gazophylacium, sorte de tronc disposé sous les parvis du Temple pour recevoir les offrandes du peuple 2. Le mot Corban, était devenu sacramentel dans le langage usuel, pour signifier tout ce qui était, de fait ou intentionnellement, voué au Seigneur, en sorte qu'il suffisait de jeter cette exclamation: Corban! pour arrêter toute revendication même légitime sur un objet quelconque, qui se trouvait investi par là même de l'inviolabilité d'une chose sacrée, appartenant au Temple, et couverte par la majesté de Jéhovah. Tel était le subterfuge employé par des enfants ingrats pour se soustraire aux obligations de la piété filiale. Corban! disaient-ils au vieillard qui étendait la main, pour manger à la table d'un fils dénaturé. Et les Scribes et les Pharisiens enseignaient que non-seulement cette action était légitime, mais que le fils ne pouvait plus, sans se rendre coupable d'un sacrilège, revenir sur la formule sacramentelle. Voilà certes la doctrine la plus monstrueuse, qu'au nom d'une loi divine, des esprits ambitieux et superbes aient pu faire accepter à un peuple. Mais, d'un autre côté, qu'on rapproche de ces détails exclusivement locaux, et partout ailleurs inintelligibles, la théorie qui fait composer l'Évangile à Rome ou à Antioche, par un travail populaire, opéré à distance, dans un milieu où les usages juifs étaient inconnus, et l'on verra éclater comme un rayon lumineux, l'authenticité du livre divin.

  16. Le scandale des docteurs juifs était au comble. Ils recherchaient toutes les occasions de soulever le peuple contre Jésus, au nom de leurs coutumes et de leurs traditions outragées. «Un Pharisien, continue l'Évangile, invita le Seigneur à manger chez lui. Jésus entra et se mit à table. Or, le Pharisien se disait en lui-même: Voilà qu'il n'a point pratiqué l'ablution manuelle avant le repas! — Le Seigneur prenant la parole, dit aux convives: Vous autres, Pharisiens, vous purifiez, avec un soin minutieux, le dehors de la coupe et du vase; mais il vous importe peu que l'intérieur de votre

-----------

1. Levit.. I, 11, III. — 2. Matth., XXVII, 6.

Pharisiens et lesScribc».

==============================================

P574 HISTOIRE DE L'ÉGLISE. —lre ÉPOQUE (an 1-3I2).

âme soit plein de rapines et de meurtres. Insensés, celui qui a créé la nature extérieure n'a-t-il pas créé le cœur? Aveugles, purifiez d'abord l'intérieur du vase et de la coupe, afin que l'extérieur lui-même soit pur. Ensuite, faites l'aumône, et tout sera purifié en vous. Malheur à vous, Pharisiens et Docteurs, qui portez fidèlement au Temple la dime de la menthe, du cumin, de l'anis, de la rue et des moindres herbes potagères de vos jardins; pendant que vous abandonnez tout ce qu'il y a d'important dans la Loi, c'est-à-dire la justice, la miséricorde, la foi et la charité divine! Il vous faut sans doute exécuter les observances, mais devez-vous rejeter les préceptes? Guides aveugles, vous filtrez les moucherons et avalez un chameau! Malheur à vous, Pharisiens, parce que vous aimez les chaires les plus élevées dans les synagogues, et que vous recherchez les salutations dans les places publique! Malheur à vous, Scribes et Pharisiens hypocrites, parce que vous dévorez l'héritage des veuves, tout en prolongeant vos oraisons menteuses! Pour ce crime, vous subirez votre jugement. Malheur à vous, Scribes et Pharisiens hypocrites, parce que vous parcourez la terre et les mers pour gagner un prosélyte à votre foi, et quand vous l'avez trouvé, vous en faites un fils de l'enfer, deux fois plus méchant que vous! Malheur à vous, chefs aveugles, qui dites: Jurer par le Temple, n'engage à rien; mais celui qui jure par l'or du Temple, est astreint à l'exécution de son serment! Insensés! Quel est donc le plus sacré, de l'or, ou du Temple qui sanctifie l’or? Vous dites de même: Jurer par l'autel n'engage à rien, mais quiconque jurera par la victime placée sur l'autel devra accomplir son serment. Aveugles! Quel est donc le plus sacré de l'oblation, ou de l’autel qui la sanctifie? Celui qui jure par l'autel, jure également par tout ce qui est déposé sur l'autel. Celui qui jure par le Temple, jure aussi par le Dieu tout-puissant qui l'habite. Enfin, celui qui jure par le ciel, jure par le trône du Seigneur, et par le Seigneur lui-même dont la majesté s'y repose. Malheur à vous, parce que vous êtes comme des sépulcres enfouis, sur lesquels on marche, sans les voir, et qui communiquent leur souillure au voyageur à son insu! Malheur à vous, Scribes et Pharisiens hypocrites! Vous ressemblez aux

==============================================

P575 CHAP. VII. —LES PHARISIENS. 575

monuments funèbres dont on blanchit la façade et dont l'aspect extérieur est séduisant, mais ils ne renferment en réalité que la corruption et les dépouilles de la mort. C'est ainsi qu'aux yeux des hommes vous avez l'apparence de la justice, mais intérieurement le cœur est plein de mensonge et d'iniquité. — Un des Docteurs de la loi, prenant la parole, lui dit: Maître, en parlant de la sorte, vous nous outragez nous-mêmes!—Jésus répondit: A vous aussi, Docteurs de la loi, malheur! Parce que vous chargez les hommes de fardeaux qu'ils ne sauraient porter, et que vous ne voudriez pas vous-mêmes toucher du bout du doigt! Malheur à vous qui élevez de magnifiques tombeaux aux prophètes et aux justes que vos pères ont mis à mort. Vous dites cependant: Si nous avions vécu au temps de nos aïeux nous n'aurions pas trempé nos mains dans le sang des justes. Mais ce sont là des protestations hypocrites. En réalité vous êtes les complices des crimes de vos pères, vous décorez la sépulture de leurs victimes, et vous comblez la mesure des impiétés paternelles! Race de serpents, génération de vipères, comment échapperiez-vous à la condamnation de la géhenne? La sagesse de Dieu a déjà porté votre jugement. «Je vous ai envoyé, dit l’Écriture, des prophètes, des apôtres, des sages et des docteurs, vous tuerez les uns, vous crucifierez les autres, vous les flagellerez dans vos synagogues, et votre haine les poursuivra de cités en cités, afin que chaque goutte du sang innocent, répandu sur la terre, retombe sur vous, et que la justice divine ait à vous en demander compte, depuis le sang d'Abel le juste, jusqu'à celui de Zacharie, fils de Barachias, que vous avez égorgé entre le Temple et l'autel. En vérité, je vous le dis: De chacun de ces forfaits, il vous sera demandé compte. Malheur donc à vous, docteurs de la loi, parce que vous tenez dans vos mains la clef de la science, et que vous fermez à vos frères la porte du royaume des cieux! Vous n'y entrez pas vous-mêmes, et vous refusez l'entrée aux autres! —Après ce discours terrible, les Pharisiens et les Scribes redoublèrent de persécutions; ils cherchaient à étouffer la voix de Jésus, lui tendant des embûches, et travaillaient à soulever la multitude contre sa doctrine 1.»

-------------

1. Luc, XI, 37-54; Matth., xxiil, 25-37.

==============================================

p576 HISTOIRE DE L'ÉGLISE. —lre ÉPOQUE (an 1-3I2).

 

  17. Au moment où le divin Maître confondait ainsi, sous le poids des anathèmes, l'orgueil et l'ambition de ces sectaires, un scandale public venait de les vouer au mépris du monde entier. L'historien Josèphe nous apprend qu'un Juif de Rome, aidé de quelques docteurs pharisiens, avait converti au mosaïsme une noble dame, nommée Fulvia, et lui avait persuadé de léguer au Temple de Jérusalem toute sa fortune, qui représentait une valeur énorme. Le legs fut recueilli par les hypocrites docteurs; mais ils n'en remirent pas une obole au Temple, et se partagèrent intégralement les dépouilles arrachées par leur avarice à la bonne foi d'une étrangère. Le fait produisit une impression immense: Tibère rendit un décret qui  expulsait tous les Juifs de l'enceinte de Rome 1. Tel était ce prosélytisme cupide, auquel Notre-Seigneur fait allusion. Sans doute, pour séduire leur victime, les Pharisiens avaient juré, par le Temple de Jérusalem, à la matrone Fulvia, d'exécuter religieusement ses volontés dernières. Mais, dans le style pharisaïque, jurer par le Temple n'engageait à rien. Les serments par l'autel et par le ciel lui-même n'avaient pas plus de valeur. Les disciples d'Hillel, armés des distinctions de leur maître, allaient donc, parcourant les continents et les mers, chercher moins des prosélytes que des trésors, et vouer à la malédiction des gentils le nom sacré de Jéhovah. Le Pharisaïsme, foudroyé par la réprobation du Sauveur, n'a plus aujourd'hui les formes hautaines et dominatrices qu'il avait revêtues en Judée. Mais il s'est retranché dans les arguties des sophistes. Que de fois n'avons-nous pas entendu le rationalisme moderne dénaturer les paroles que le divin Maître employait pour flétrir l'hypocrisie des Docteurs de la Loi! Pourquoi, disent les Scribes actuels, nous imposer des jeûnes, quand Jésus a déclaré que l'aliment pris par l'homme ne saurait souiller l'homme? Misérable équivoque, que nous relevons ici parce qu'elle est populaire. Oui, sans doute, l'alimentation est intrinsèquement chose fort in- différente. Mais suivre Jésus et porter sa croix, voilà le fondement de la sanctification. Or, Jésus a jeûné; il prévenait les Pharisiens que ses disciples devraient jeûner eux-mêmes. La vie de Notre-

--------------

1. Joseph., Antiq.jud., lib. XVIII, cap. m.

==============================================

P577. VII. —LES PHARISIENS. 577

Seigneur fut une mortificaliou continuelle; on le vit tomber en défaillance, à la suite de ses jeunes prolongés. Sur la montagne, le festin miraculeux qu'il sert à la multitude consiste en pain d'orge et en poisson salé. Mais Jésus-Christ est le modèle de tous les chrétiens; il est la voie hors de laquelle nous ne pouvons avoir accès au royaume des cieux. Donc l'Eglise, épouse de Jésus-Christ et mère des chrétiens, a dû prescrire des mortifications corporelles et des abstinences obligatoires. Refuser de la suivre dans un chemin dont sa tendresse maternelle a adouci toutes les rigueurs, au point de faire rougir notre faiblesse, c'est se révolter contre l'autorité de Jésus-Christ lui-même, c'est refuser de marcher quelques jours dans la voie royale de la croix, où le divin Maître a passé les trente-trois années de sa vie mortelle. Voilà ce qui souille les âmes et ce qui renouvelle l'orgueil pharisaïque des Docteurs de Judée.

  18. «Les Pharisiens et les Sadducécns réunis, continue l’Évangile, revinrent trouver Jésus, et lui demandèrent avec insistance un signe dans le ciel. Il leur répondit: Quand le soir est venu, vous considérez le ciel à l'occident, et vous dites: Il y aura demain une belle journée, parce que le couchant est tout empourpré des feux du soleil. Le matin, vous regardez l'orient, et vous dites: Aujourd'hui nous aurons une tempête, parce que les rayons du soleil sont pâles. Si vous voyez les nuages s'amonceler à l'ouest, vous dites: Nous aurons de la pluie, et le pronostic se réalise. Quand le vent souffle du midi, vous dites: Il fera chaud. Hypocrites, vous savez discerner l'aspect du ciel et de la terre, et vous ne pouvez distinguer les signes des temps! Pourquoi ne pas juger par vous-mêmes ce qui est juste? — En ce moment, il poussa un profond soupir, et il ajouta : Pourquoi cette génération demande-t-elle un signe? En vérité, je vous le dis: Cette race perverse n'en aura pas d'autre que celui de Jonas. — Ayant ainsi parlé, il laissa les Pharisiens et s'éloigna 1.» —Malgré toutes les excitations de cette secte perfide, la foule s'attachait toujours aux pas du Sauveur. On était à l'époque où les pèlerins revenaient de Jérusalem, après la solennité pascale.

-----------

1. Matth., XVI, 1-4; Marc, viii, il, 12; Luc, xiii, 54-57.
iv. 37

DIRE LEURS QUATRE VÉRITÉS AUX DÉICIDES.

 

 

© Robert Hivon 2014     twitter: @hivonphilo     skype: robert.hivon  Facebook et Google+: Robert Hivon