22 mai 2018 16 h 30 min·
Les clercs qui « bénissent » les unions homosexuelles
« réinstaurent une forme de prostitution propre aux temples païens »,
ce qui « peut être assimilé à une apostasie », a déclaré
Mgr Athanasius Schneider, évêque auxiliaire de l’archidiocèse Sainte-Marie d’Astana, au
Kazakhstan. Dans un
entretien accordé au site OnePeterFive, ce prélat réputé pour sa défense acharnée de la vie, de la famille et
de l’orthodoxie catholique, dénonce un nouveau « Syllabus des erreurs de
l’Eglise catholique », citant, outre la question des unions homosexuelles,
celles de l’ordination des femmes, de la communion avec les protestants, du
mariage des prêtres… Mgr Schneider exprime aussi son indignation devant le
traitement du cas du petit Alfie Evans, dénonçant l’attitude de l’épiscopat
britannique.
Des prêtres bénissant des unions homosexuelles « commettraient un péché plus grave » que celui de sodomie
Commentant la campagne, amorcée en Allemagne, visant à permettre aux prêtres
catholiques de bénir des relations entre personnes de même sexe, Mgr Athanasius
Schneider estime que les clercs qui se livreraient à ces actes commettraient un
péché plus grave encore que celui de sodomie. « Quand des membres du
clergé promeuvent la bénédiction de relations homosexuelles, ils promeuvent un
péché qui insulte le Ciel et ils défendent une absurdité », estime-t-il. «
De ce fait, ces clercs commettent eux-mêmes un péché, et ce péché est plus
grave encore que celui commis par les partenaires homosexuels qu’ils bénissent
du fait qu’ils fournissent des incitations à vivre une vie de péché continu,
exposant au danger de la damnation éternelle ». Les actes homosexuels
peuvent « causer une mort spirituelle, mais aussi corporelle en raison des
risques très élevés » de maladies sexuellement transmissibles, ajoute Mgr
Schneider. Pour lui, de telles bénédictions « frisent l’apostasie »
et peuvent se voir opposer ces mots de l’Ecriture : « Car il s’est
glissé parmi vous certains hommes qui depuis longtemps ont été marqués d’avance
pour cette sentence : ces impies travestissent en débauche la grâce de
notre Dieu et renient notre seul Maître et Seigneur Jésus-Christ » (Jude,
4).
La mort du petit Alfie Evans, soutenue par les évêques britanniques, dénoncée par Mgr Athanasius Schneider
La mort du petit Alfie Evans imposée par la justice britannique et le corps
médical du système public de santé indigne Mgr Athanasius Schneider, pour qui
ce drame « est la partie émergée de l’iceberg ». L’iceberg, c’est
« l’anti-culture moderne qui tue des enfants à naître, pratique légalisée
pour la première fois dans l’histoire par la dictature communiste et marxiste
de Lénine en 1920 », rappelle-t-il. « Depuis les années 1960, la
légalisation du meurtre des enfants à naître s’est répandue dans les pays
occidentaux de façon parfaitement orchestrée », relève Mgr Schneider, qui
dénonce « une idéologie outrageante pour l’humanité sous le masque cynique
des supposés droits de la femme ou d’une fumeuse santé reproductive ». Le
cas d’Alfie a dévoilé les convictions profondes de chacun, insiste Mgr
Schneider, visant les évêques britanniques – en particulier l’archevêque de
Liverpool le cardinal Vincent Nichols -, qui ont publié des communiqués soutenant
la position euthanasique contre la volonté des parents.
Reste que dans le cas d’Alfie, estime Mgr Schneider, le camp des politiciens,
des juges et des médecins favorables à la mort de l’enfant « ont perdu
toute leur crédibilité morale d’impartialité, de transparence et de
justice ». Le vainqueur est « la petite armée d’Alfie » car,
« aux yeux de Dieu et même aux yeux de l’Histoire, ceux qui défendent le
plus faible, qui sont en tête du combat pour les enfants à naître ou les enfants
nés handicapés, seront toujours vainqueurs » : « Ceux qui sèment
dans les larmes moissonnent en chantant » (Psaume 126).
Ordination des femmes et communion accordée aux protestants, soutenus en sous-main par la franc-maçonnerie
Citons encore les considérations de Mgr Athanasius Schneider sur l’ordination
des femmes et la communion accordée aux protestants. L’évêque auxiliaire
d’Astana relève que ces deux thèmes, soutenus en sous-main par la
franc-maçonnerie, gagnent des soutiens dans l’Eglise grâce à de nombreux alliés
du pape François. Mgr Athanasius Schneider dénonce la proposition des évêques
allemands de donner dans certains cas la Sainte Communion aux protestants.
Depuis l’entretien, l’épiscopat allemand a rencontré le pape pour s’entretenir
de ce dernier sujet, un « mensonge » selon Mgr Schneider car la
communion implique de croire en l’enseignement de l’Eglise catholique. Notons
que la rencontre avait précédé la tenue, le 8 mai, du Met Gala au Metropolitan
Museum, où une
galerie new-yorkaise avait ouvertement ridiculisé l’Eglise en habillant Rihanna en pape et en
ridiculisant la Vierge Marie et le Christ, le tout en présence de l’archevêque
de New York, Mgr Timothy Dolan et alors que l’Eglise avait prêté des habits sacerdotaux.
L’ordination de femmes « détruirait l’Eglise dans un de ses principes essentiels »
Dans un ouvrage récemment louangé par le pape Bergoglio, un prêtre se permet
d’envisager qu’un jour une femme accède au trône de Pierre. Pour Mgr Schneider,
l’ordination d’une femme, comme le pratiquent des Eglises protestantes et
l’Eglise anglicane, « détruirait l’Eglise catholique dans l’un de ses
principes essentiels ». Mais cela « ne peut survenir » car cette
dernière « est indestructible », le Christ est Sa « vraie
tête » qui « ne permettra pas que les portes de l’enfer prévalent
contre elle ». Mgr Schneider en appelle au Concile de Trente, au magistère
de saint Jean Paul II et au droit canon pour expliquer que « l’ordination »
d’une femme est « non seulement une impossibilité ontologique mais un
péché grave ». Il estime que le mariage des prêtres serait « une
réaction uniquement humaine » au manque de vocations dans certaines
régions et note « qu’une loi de l’Eglise établit que dès lors qu’un homme
marié est ordonné, il ne peut plus avoir de relation sexuelle avec son
épouse ».
Matthieu Lenoir