Dieu de Jésus-Christ 24

p118 LE DIEU DE JÉSUS‑CHRIST

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---------- le Père et le Fils sont un même mouvement de pur don l'un à l'autre, d'offrande pure. Dans ce mouvement ils sont féconds et leur fécondité, c'est leur unité, leur communion totale sans pour autant que leur personnalité leur soit retirée ou qu'ils se dissolvent l'un dans l'autre. -------

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p119 L'ESPRIT SAINT

 

   Que l'Esprit habite non à côté de la Parole, mais en elle, Jean l'a fortement souligné ---------- L'Esprit Saint ne parle pas de lui‑même, mais «de ce qui est mien » en Jésus (Jn 16,14). Il se reconnaît à sa fidélité à la parole une fois prononcée.

 

---------- le Christ lui aussi se caractérise par le fait qu'il peut dire : ma doctrine n'est pas la mienne (7,16--------- inversement l'Antéchrist se reconnaît à ce qu'il parle en son propre nom

 

--------- l'Esprit Saint : s'il se révèle Esprit trinitaire, Esprit du Dieu un en trois personnes, c'est précisément parce qu'il n'apparaît pas comme en soi séparé et séparable, mais qu'il disparaît dans le Père et le Fils.

 

-------- Les grands maîtres de la gnose furent intéressants en ce qu'ils parlaient en leur propre nom et se faisaient un nom. Ils faisaient sensation parce qu'ils avaient quelque chose de nouveau et de différent à dire au‑delà de la Parole, par exemple que Jésus n'était en réalité absolument pas mort, mais qu'il dansait avec ses disciples alors que

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les hommes croyaient qu'il était suspendu à la croix.

 

Contre de telles nouveautés gnostiques, -------- le quatrième Evangile oppose exprès le pluriel ecclésial: cette disparition de celui qui parle derrière le Nous ecclésial qui en réalité donne à l'homme son vrai visage et l'empêche de se dissoudre dans le néant.

 

Dans les épîtres de Jean, le même modèle est suivi: l'auteur se nomme simplement « l'Ancien »; son adversaire, c'est le proagon, celui qui va plus avant (2 Jn 9).

 

Tout l'Evangile de Jean ne se veut ‑ tout comme les Epîtres ‑ rien d'autre qu'une mobilisation du souvenir, et il est en cela l'Evangile de l'Esprit Saint. Précisément dans la mesure où il n'invente pas un nouveau système, mais où il rappelle en intériorisant, il est fécond, nouveau et profond.

 

La nature de l'Esprit Saint, Unité du Père et du Fils, est l'oubli de soi ------ il est le véritable renouveau. Une Eglise pneumatique est une Eglise qui en se rappelant pénètre plus en profondeur dans la parole, --------

 

Véritable oubli de soi, détachement pour aller dans le Tout, voilà donc la marque de l'Esprit, reproduction de sa nature trinitaire.

 

---------- Paul, dans la communauté de Corinthe, se voit confronté à une joie presque enfantine devant les dons de l'Esprit, mais une joie qui commence à menacer l'essentiel : chacun veut surpasser l'autre. ----

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-------- A cela Paul oppose la perspicacité : un seul charisme compte ‑ l'amour (1 Co 13). ------------

 

-------- Jean appelle l'Esprit « Paraclet », ce qui signifie: avocat, aide, défenseur, consolateur. Celui‑ci s'oppose donc au diable, à l'«accusateur», au calomniateur qui “jour et nuit accuse les frères devant notre Dieu » (Ap 12, 10).

 

L'Esprit est le Oui comme le Christ est le Oui. Ce qui lui correspond chez Paul, c'est l'intensité de l'accent porté sur la joie. L'Esprit ‑ nous pouvons le dire ici ‑ est esprit de joie, esprit de l'Evangile.

 

Une des règles principales pour discerner les esprits pourrait être celle‑ci : là où est la tristesse, là où l'humour se meurt, l'Esprit Saint, l'Esprit de Jésus‑Christ, n'est certainement pas présent.

 

Et inversement: la joie est un signe

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de la grâce. Qui est serein du fond du coeur, qui a souffert sans perdre la joie n'est pas loin du Dieu de l'Evangile, de l'Esprit de Dieu qui est l'Esprit de la joie éternelle.

 

© Robert Hivon 2014     twitter: @hivonphilo     skype: robert.hivon  Facebook et Google+: Robert Hivon