Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre 2

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Lors de la rencontre avec le monde grec, le thème est élaboré de nouveau dans les

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livres sapientiaux, sans que l'on soit lié par les anciennes images, celle des sept jours entre autres. Nous pouvons voir la Bible elle‑même modifier sans arrêt les images au gré d'une pensée en progression……….

On voit dans les livres sapientiaux le dernier pont d'une longue route, qui nous mène vers le message de Jésus‑Christ, vers la Nouvelle Alliance. C'est là seulement que nous trouvons le récit de la Création des Saintes Écritures dans ses proportions exactes et définitives. ……. «Au commencement était le Verbe et le Verbe était avec Dieu et le Verbe était Dieu... Tout fut par Lui, et sans Lui rien ne fut» (Jn. 1,1‑3). ……….. =================================

 

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……… nous autres chrétiens ne lisons pas l'Ancien Testament en lui‑même et pour lui-même. ……… Nous le lisons avec Celui en qui tout s'accomplit, dans Lequel toute chose trouve ses valeur et vérité propres. Ainsi, le récit de la Création, comme la loi, se lit avec Lui. Par Lui, et non par quelque artifice inventé plus tard, nous savons ce que Dieu a voulu semer petit à petit, au cours des siècles, dans le coeur et dans l'âme de l'homme. ………

L'Église primitive et celle du Moyen‑Age le savaient aussi. Elles savaient que la Bible forme un tout et que nous ne la comprenons correctement que par et avec le Christ. Nous la comprenons dans la perspective de la liberté qu'Il nous a donnée. Nous la comprenons dans la profondeur avec laquelle Il rend manifeste ce qui est au‑delà des images, ………….

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……… La nouvelle mentalité historique ne voulait rien considérer d'autre que chaque texte en lui‑même, dans sa pure littéralité.…….. et oubliait la Bible comme totalité. ………..

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………… La foi est raisonnable. La Création tire sa rationalité de la Raison divine. Il n'est pas d'autre réponse vraiment convaincante. Aujourd'hui encore reste valable ce que disait le Philosophe païen Aristote, quatre cents ans avant le Christ, à ceux qui prétendaient que tout est le fruit du hasard ‑ ek toaumatou…….

………. C'est parce que Dieu est le Créateur de toutes choses qu'il est leur Maître et que nous pouvons Le prier. ……………..

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……… nous devons lire l'Écriture sainte en fonction du Christ ………..

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1. Le caractère raisonnable de la foi

en la Création

 

   Nous devons approfondir cette analyse dans deux directions. Considérons tout d'abord le simple acte de Création. Cet acte réclame une cause. Il se réfère à cette Puissance qui était au commencement et qui put dire: «Que cela soit!» Il pouvait en paraître autrement au XIXe siècle. La science était alors dominée par deux grandes lois, celle de la conservation de la matière et celle de la conservation de l'énergie. Le monde entier semblait être un cosmos éternel, régi par les lois immuables de la nature. Surgi de lui-même, il reste en lui‑même et n'a besoin de rien d'extérieur à lui‑même. Il subsiste comme un tout à propos duquel Laplace pouvait dire: «Dieu est une hypothèse dont je n'ai pas eu besoin. »

 

   Mais bientôt vinrent de nouvelles découvertes. On formula la loi de l'entropie, selon laquelle l'énergie consommée se dégrade de manière irréversible. En conséquence, le monde est entraîné dans un processus de naissance et de mort. En

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p33 DEUXIÈME SERMON

 

lui‑même est inscrite la temporalité. Vint ensuite la découverte de la convertibilité de la matière en énergie, qui modifia intrinsèquement les deux lois de la conservation. A la théorie de la relativité s'ajoutèrent par la suite quelques autres découvertes, montrant toutes que le monde porte en lui ses propres horloges. Ces horloges nous dévoilent un commencement et une fin, et un chemin entre les deux. Le temps semble s'allonger démesurément. Mais, même à travers la pénombre des milliards d'années, se manifeste à nous la temporalité de l'être, et cet instant que la Bible appelle le Commencement………

 

Une seconde considération nous entraîne au-delà du simple acte de Création. Elle concerne pour ainsi dire le schéma de l'univers, le modèle selon lequel il a été taillé. Le «Que cela soit! » n'engendra pas un magma chaotique. Plus nous connaissons l'univers, plus nous trouvons en lui une rationalité dont les voies parcourues par la pensée nous émerveillent. A travers elles, nous redécouvrons cet Esprit Créateur auquel nous devons également la raison. Albert Einstein a écrit que dans les lois de la nature «se manifeste une raison si supérieure que toute la rationalité de la pensée et du vouloir humains semblent, par comparaison, être un reflet absolument insignifiant1.» ………….

 

© Robert Hivon 2014     twitter: @hivonphilo     skype: robert.hivon  Facebook et Google+: Robert Hivon