Foi vérité tolérance 13

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   2. Les grandes décisions fondamentales des anciens conciles, exprimées dans les symboles de la foi, ne transforment pas la foi en une théorie philosophique, mais donnent une forme linguistique à deux constantes essentielles de la foi biblique: d'une part, elles en

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défendent le réalisme et s'opposent à une interprétation purement symboliste et mythologique; d'autre part, elles affirment la rationalité de la foi biblique, qui certes dépasse le domaine de la raison et de son champ d'expérience, mais qui fait appel à la raison et se présente avec la prétention de dire la vérité ‑ de donner à l'homme accès au véritable coeur de la réalité. --------

 

 Je pense à l'affirmation selon laquelle Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, est « homoousios» avec le Père ‑ une seule essence avec lui. ---------- Canonisons‑nous ici une philosophie étrangère à la foi, érigeons‑nous une métaphysique, qui n'appartient pourtant qu'à une culture, en dogme?

 

Pour répondre à cette objection, nous devons nous remémorer le problème qu'il fallait affronter. Le Nouveau Testament parlait de Jésus comme Fils de Dieu. Les religions que la mission chrétienne rencontrait parlaient elles aussi de fils de dieu ou de fils des dieux.

 

Ce Jésus de Nazareth, était‑il un fils de dieu de

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ce genre? Était‑ce une façon de parler «mythologique », une exagération poétique de même nature que l'exagération habituelle entre amoureux qui érigent l'être aimé en principe absolu pour eux, mais, n'entendent évidemment pas poser par là un jugement sur la réalité elle‑même prise dans son ensemble?

 

 Était‑ce un discours métaphorique, ou sinon, à quel genre de réalisme prétendait‑on? De la réponse à cette question dépend l'identité même du christianisme ‑ Jésus est‑il un des «avatars », une des multiples formes d'apparition de la divinité dans le monde, le christianisme est‑il une variante religieuse parmi d'autres ou s'agit‑il ici d'une autre réalité?

 

Le «homoousios » répond à cette question. Il dit que le terme Fils n'est pas à comprendre dans un sens poétique et allégorique (mythologique, symbolique), mais de manière tout à fait réaliste. Jésus est vraiment Fils-----

 

---- Ce n'est rien d'autre que la défense du réalisme de la foi biblique, la défense du sérieux de l'événement, ce fait nouveau qui vient de l'extérieur.

 

Dans ce « est » résonne le « Je suis » de la formule employée lors du récit du buisson ardent (Ex 3,14), quel qu'ait été son sens originel historique.

 

Plus d'une fois, Jésus a dit « Je le suis » et il a exprimé ainsi tout le réalisme de la foi biblique: la formule apparemment mise en avant du Credo, le « homoousios », nous dit simplement que nous pouvons prendre la Bible au mot, que, dans ses affirmations ultimes, elle est vraie de façon littérale et non de façon seulement allégorique.19 -

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----- la Bible ----- considère l'homme comme capable de vérité et veut le confronter avec la vérité elle‑même, lui présenter la vérité qui, en Jésus‑Christ, se trouve en personne devant les hommes.

 

L'honneur de la philosophie grecque était de ne pas se contenter des religions transmises et des images du mythe mais de poser très sérieusement la question de la vérité.

 

 Peut‑être peut‑on quand même reconnaître ici le doigt de la Providence- la raison pour laquelle la rencontre entre la foi de la Bible et la philosophie grecque était vraiment «providentielle ».

 

© Robert Hivon 2014     twitter: @hivonphilo     skype: robert.hivon  Facebook et Google+: Robert Hivon