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Religion, vérité et salut
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1. L'inégalité des religions et ses risques.
Devons‑nous nous en accommoder? ------ il existe des formes de religion dégénérées et malsaines, qui n'aident pas l'homme à se construire, mais l'aliènent: ----- Dans l'hindouisme ----- il y a des éléments grandioses, mais aussi des aspects négatifs: le système des castes, la crémation des veuves, --
----- Même l'islam, avec toute la grandeur qu'il propose, est toujours exposé à perdre son équilibre, à céder à la violence, et à laisser la religion dévier vers l'extériorité et le ritualisme. ---------
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---------- Le fait religieux nécessite un discernement: ------- Le relativisme est dangereux pour l'homme, pris individuellement ou comme membre de la société. Le refus de la vérité ne sauve pas l'homme. ---------
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3. La conscience et l'aptitude de l'homme à la vérité. -------
L'unité de l'homme repose sur la conscience. Saint Paul eut l'audace d'affirmer la capacité qu'ont tous les hommes à entendre la voix de leur conscience. La question du salut se détache alors de la connaissance et de la dépendance à la Thora; elle se situe sur le plan de l'exigence universelle de la conscience où parle le Dieu unique, disant à chacun l'essentiel de la Thora: « Quand les païens privés de la Loi accomplissent naturellement les prescriptions de la Loi, ces hommes, sans posséder la Loi, se tiennent à eux‑mêmes lieu de Loi; ils montrent la réalité de cette loi inscrite dans leur coeur, à preuve le témoignage de leur conscience... » (Rm 2, 14‑15).
Paul ne dit pas: si des païens s'en tiennent à leur religion, cela est bon devant le jugement de Dieu. Au contraire, il condamne la plupart des pratiques religieuses de son époque. Il
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renvoie à une autre source, à ce qui est inscrit dans le coeur de tous, le Bien unique du Dieu unique.
Il est vrai qu'aujourd'hui s'opposent deux notions contraires de la conscience, qui bien sûr se confondent l'une dans l'autre. Pour Paul, la conscience est l'organe de la transparence du Dieu unique en tous les hommes, qui sont un homme.
Aujourd'hui, au contraire, la conscience apparaît comme l'expression du caractère absolu du sujet, au‑dessus duquel il ne saurait plus y avoir en matière de morale aucune autre instance. Le bien en tant que tel n'est pas perceptible. Le Dieu unique n'est pas perceptible. En matière de morale et de religion, le sujet est l'instance ultime.
C'est logique, si la vérité comme telle est insuffisante. Ainsi, la conception actuelle de la conscience consacre le relativisme, l'impossibilité d'avoir des mesures morales et religieuses universelles, alors qu'au contraire elle avait été pour Paul et la tradition chrétienne l'instrument de l'unité de l'homme et de la perception de Dieu, de l'obligation universelle à un seul et même bien70.
Qu'il y ait eu et qu'il y ait encore de « saints païens », vient de ce que partout et de tout temps ‑même de façon laborieuse et fragmentaire ‑ le jugement du « coeur » était perceptible.
La Thora de Dieu se fait entendre à nous en nous-mêmes, dans notre être créé, comme une loi nous obligeant, et il nous est ainsi possible de dépasser ce qui est seulement subjectif pour nous élever jusqu'à Dieu. Là est le salut. --------