p49
Le contenu théologique de la formulation
--------------
-------- comme dit Origène, on ne découvre le sens spirituel d'un “Mystère”, d'un Signe sacré, que si l'on vit le mystère même qu'il signifie. Et c'est pourquoi l'événement qui ouvre à l'intelligence du signe comme signe coïncide avec la conversion. Car la conversion est justement l'entrée
===============================
p50
de notre vie visible dans la relation à Dieu, ou, pour parler plus exactement, elle s'y relie au plan de Dieu sur l'humanité et implique d'organiser sa vie d'après ce plan44.
-------- le signe sacré exige l'action liturgique, et l'action liturgique exige la communauté dans laquelle elle vit et qui concrétise le pouvoir de réaliser une telle oeuvre. ---------les sept sacrements ne sont pas pensables ni possibles sans ce sacrement unique qu'est l'Église; ils ne sont absolument pas compréhensibles autrement que comme les réalisations pratiques de ce qu'est l'Église comme telle en sa totalité. L'Église est le sacrement dans les sacrements ; les sacrements sont les modes de réalisation de la sacramentalité de l'Église. Église et sacrements s'expliquent l'un par l'aure.
--------
==================================
p51
------ c'est --- une vue communautaire du christianisme, prenant la place d'une conception individualiste ou simplement institutionnelle. De ce point de vue, la désignation de l'Église comme sacrement a été introduite dans les années trente par Henri de Lubac. ------------
------- le Père de Lubac pose comme certain que le christianisme en son essence même est un mystère d'unité--------- et l'essence de la rédemption consiste dans le retour à l'unité de l'image éclatée de Dieu, dans la réunification de l'humanité par le seul et dans le seul qui tienne la place de tous et dans lequel, selon le mot de saint Paul (Ga 3,23), tous doivent ne plus faire qu'un Jésus‑Christ. -------
==================================
p52
de là, de Lubac adopte le mot de “Catholicisme” comme le mot‑clé de toute sa pensée théologique: Être chrétien, cela veut dire être catholique, c'est‑à‑dire être en chemin vers une unité totale. L'unification, c'est la rédemption, car c'est la réalisation de notre correspondance avec Dieu, Unité des trois personnes. Mais, de ce fait, l'unité avec lui est liée à notre propre unité et se réalise par elle.
-------- Il ne s'agit pas pour le concile d'un retour de l'Église sur elle‑même, d'une simple introversion, mais de la découverte de l'Église comme sacrement, comme signe et instrument de l'unité, -------- en 1938, le père de Lubac ouvrait la porte à une nouvelle conception46.
Il résulte de là trois vérités que nous pouvons déjà formuler ainsi:
1. Le fait de désigner l'Église comme sacrement s'oppose à une conception individualiste des sacrements comme instruments de la grâce; ------ la grâce est toujours réalisation d'unité: -----------
----------
