Angleterre 42

Darras tome 27 p. 289

 

§ VI. DEUNIÈRES TENTATIVES DE CONCILIATION.

 

   39. Le pontife bénit le monarque, et revint à Sens, où celui-ci lui continua ses secours avec une munificence royale. Henri II, ayant appris ce qui venait de se passer, n’épargna ni les récriminations ni les plaintes. Aux messagers qu’il envoya pour les exposer à son suzerain, ce dernier répondit : « Si le roi d’Angleterre refuse d’abroger ce qu’il appelle d’anciennes coutumes, peu conformes, dit-on, à la loi de Dieu, mais qui lui semblent intéresser l’honneur de sa couronne ; beaucoup moins encore m’est-il permis de porter atteinte à de glorieuses traditions, à cette libéralité que mes aïeux m’ont transmise avec le sceptre. De temps immémorial la France a coutume d’accueillir, de protéger et de défendre les opprimés et les malheureux, ceux en particulier qui sont exilés pour la justice. De mon vivant donc, personne ne me fera déroger à ce devoir héréditaire, surtout envers un exilé tel que le primat de Cantorbéry. Allez, ne manquez pas de rapporter ma réponse à votre maître. » Ce n’était pas la première fois que Louis VII exprimait des sentiments si digues de sa race, de sa nation et de lui- même. Quelques historiens renvoient ces faits au commencement de l’année suivante, par la raison que la paix entre les deux rois n’était pas antérieurement conclue, et que toute conférence entre eux n’aurait pas été dès lors possible. Nous n’incidenterons pas sur une donnée qui peut avoir son importance, mais qui ne change rien à la suite des événements. Ce qui ne fait pas doute, c’est qu’en 1108, le 20 septembre, l’antipape Pascal III mourait dans le schisme et l’impénitence. On lui donna d’abord pour successeur un fantôme insaisissable, qui ne fit que passer sur le siège usurpé, sans léguer même un nom à l’histoire ; puis fut élu sous le nom de Calixte III le troisième des cardinaux primitivement ligués contre Alexandre, Jean de Struma 1, dont le rôle n’aura guère d’autre signification que de perpétuer la division dans l’Eglise, en attendant qu’il y

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1.  Joax. de cf.cc.vxo, Geiivas. Doboberx. Radclpu. de diceto, ad annum 1108 : Hovedex. pag. 512.

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mette fin par un retour exemplaire. L’intérêt qui manque de ce côté se maintient toujours et grandit même, à mesure qu’on approche du dénouement, dans les affaires ecclésiastiques d’Angleterre. Les chemins entre ce malheureux royaume et l’Italie étaient constamment sillonnés de légations et d’ambassades. En 1169, après son dernier insuccès, le persécuteur envoyait demander au Pape d’éloigner à tout prix d’un pays aussi voisin que la France l’archevêque exilé, de l’appeler à Rome, de l’en délivrer absolument, serait-ce en lui donnant un autre siège. Pour atteindre son but, il s’adressait aux amis du Pontife, implorant leur intercession, l’achetant même sans honte. Aux Milanais il promettait trois mille marcs d’argent pour la pleine restauration de leurs murailles, deux mille aux Crémonais, aux Parmesans mille, autant aux Bolonais. Il eut l’audace d’en offrir dix mille au Pape lui-même, faisant appuyer sa prétendue générosité par l’intervention du roi de Sicile. Avons- nous besoin d'ajouter qu’il essuya le refus le plus énergique?

 

    40. Thomas est informé des manœuvres du tyran, et dans son inquiétude voici ce qu’il écrit au cardinal Humbald évêque d’ Ostie : « Parce que nous ne voulons pas abandonner la loi de Dieu pour y substituer les injustes caprices de l’homme, le roi ne néglige aucun moyen pour qu’on nous transfère, sans nécessité, sans utilité quelconque, contre toute autorité, au gouvernement d’une autre Eglise. Comme nous n’entendons nullement nous prêter à cette combinaison, il demande au Sacré-Collége de nous attirer en Italie ; et son intention n’est autre que de trafiquer de notre sang. Pourquoi cherche-t-il à corrompre par son or les cités de la Lombardie, si ce n’est pour arriver à nous perdre. Quel tort avons-nous jamais fait aux habitants de Crémone, de Milan, de Parme ou de Pavie, pour qu’ils s’emploient à rendre notre exil plus lointain et plus intolérable? En quoi les docteurs de Bologne ont-ils à se plaindre de nous, pour que les prières ou les promesses les engagent à nous condamner? Ce n’est pas à nous peut-être que les nobles Siciliens attribueront leur proscription ; quel intérêt ont-ils à provoquer la nôtre? Je sais que l’un d’eux, mieux instruit et touché de repentir, a rétracté son injuste demande. Richard, l’évêque élu de Syracuse,

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dans l’espoir d’obtenir le siège de Lincoln, a mis ses ressources, son esprit et sa position au service de nos persécuteurs. N’ont-ils pas à leurs gages les Pétroleone, les Frangipani et d’autres puissants romains, les entraînant, non à fléchir mais à briser la reine de toutes les Eglises? Ils promettent en retour la faveur impériale, la bienveillance des Teutons et la soumission vénale des Romains, pourvu qu’on nous abandonne à la discrétion du roi d’Angleterre. Il est évident que cet homme nous garantit par ses soins un voyage agréable et plein de sécurité! Ses auxiliaires pourraient bien dépasser en route la portée de ses intentions. Nous n’allons pas de gaîté de cœur exposer nous-même et les nôtres à de semblables dangers. Si c’est la mort qu’on désire, mieux vaut en finir par le glaive ou le lacet1 . » La constance d’Alexandre dans la défense de la justice et de la vérité demeurait toujours la même, elle devait persévérer jusqu’à la fin; mais il la tempérait par une prodigieuse mansuétude, il voulait épuiser tous les moyens que peut suggérer la bonté paternelle, avant de frapper le roi d’excommunication et le royaume d’interdit.

 

   41. Deux nouveaux légats furent donc envoyés en Angleterre aussi distingués par l’étendue de leur science que par l’intégrité de leur vie: c’étaient Gratien, neveu du pape Eugene III de glorieuse mémoire, et Vivian, notaire ou procurateur de l’Eglise Romaine. Avant leur départ, ils s’obligèrent sous la foi du serment à ne point dépasser les bornes de leur légation, ni dans l’objet ni dans la durée. Le Pape leur défendit en outre d’accepter aucun subside royal, tant que la paix ne serait pas faite. Quant aux conditions de cette paix, elles n’avaient rien que d’honorable, rien qui ne convint à la dignité de l’Eglise et qui ne conservât intacte l’autorité du primat. Ils devaient sans doute se montrer conciliants, généreux même, durant le cours des négociations; mais, si par malheur elles n’aboutissaient pas, ils puiseraient dans l’insuccès une force nouvelle contre les persécuteurs, Thomas serait libre alors de jeter l’interdit sur le royaume et d’excommunier le roi. Ces explications et beaucoup

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1. Codex Vatio. S, Tkoms Canl. Epist. m, 7S.

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d’autres tendant au même but, Alexandre les consigna dans une lettre dont ses légats étaient porteurs pour le saint archevêque1 ; de plus il leur en remit une pour le roi, dans laquelle il le pressait vivement de mettre un terme à ces déplorables discordes, et de ne point l’obliger par son obstination à dégainer le glaive de S. Pierre2. Jean de Salisbury racontant l’arrivée des légats dans les Gaules et l’entrevue qu’il eut avec eux à Vézelay, rend témoignage de leurs dispositions personnelles, de celles de Gratien en particulier, et des ordres qu’ils avaient reçus du Pape. Comment les légats accomplirent leur mission nous le savons par le rapport fidèle d’un ami caché de Thomas. Le grand Annaliste Baronius suppose que Pierre de Blois, le secrétaire même du despote, est l’auteur de ce précieux document.

 

   42. Le jour de l’Assomption, comme le roi se trouvait dans la ville d’Argentan, on lui remit de la part des légats la lettre ponti-ficale, dont la lecture le jeta dans une assez vive émotion. Le lendemain il envoyait à leur rencontre deux personnages de la cour, qui les amenèrent à Domfront la veille de S. Barthélemy; et le soir du même jour, le roi revenant de la chasse se rendit au domicile des légats, avant de rentrer dans le sien. Sou premier abord fut gracieux et plein de déférence. Il s’entretint debout avec eux pendant quelques instants ; puis il se retira, sans manifester aucune préoccupation, renvoyant au lendemain les affaires importantes. La nuit passée, il reparut dès la première heure, accompagné des évêques de Séez et de Rennes. Bientôt après furent admis au colloque trois autres témoins, attachés à la personne du monarque. L’entretien s’engagea sur-le-champ et se prolongea jusqu’à la neuvième heure, tantôt en paix, tantôt au milieu de violentes altercations. Enfin, ne pouvant faire prévaloir ses idées, Henri leva la séance dans un accès de fureur, se plaignant amèrement du Pape, qui jamais, disait-il, n’avait daigné se rendre à ses prières. — Mais, par les yeux de Dieu, je sais ce que je dois faire 3! — Vous nous

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1    Codex Vatic. Sum. Pont. Alexand. III Epist. m, 1.

2   Ibid. Epist. 3.

3    Nous avons dit que dans ses accès de colère tel était son juron habituel..

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menacez, je crois, répondit Gratien avec un léger sourire ; abstenez vous de tels moyens ; nous sommes au-dessus des menaces, faisant partie d’une cour qui commande aux rois et même aux empereurs !

— Alors furent appelés tous les barons, ainsi que les moines blancs appartenant à la chapelle royale, nous devons entendre par là les Cisterciens, et le prince les somma d’attester à l’occasion qu’il avait offert le rétablissement de la paix et celui de l’archevêque. Il assigna cependant un délai de huit jours pour donner une réponse définitive. Cette seconde réunion, à laquelle assistèrent les archevêques de Rouen et de Bordeaux avec presque tous les évêques de la Normandie, n’eut pas un meilleur résultat que la précédente. Elle fut marquée par les mêmes incidents, les mêmes restrictions, les mêmes alternatives d’emportement et de peur. Toute conclusion était impossible. Le roi voulait d’abord que les excommuniés fussent absous sans être soumis au serment juridique ; et quand les légats, non sans réclamation et sans peine, eurent cédé sur ce point, il se rejeta sur l’invariable formule : « Sauf les droits et l’honneur de sa couronne. » A cette condition, il consentait au retour de Thomas dans son archevêché de Cantorbéry. C’étaient les fatales Coutumes qui revenaient sous ce déguisement.

 

   43. Personne ne s’y trompait, et l’archevêque moins que tout autre. « Rien ne se fera, rien n’est praticable avec ces arrière-pensées, écrivait Jean de Salisbury; j’ai la certitude que le primat aimera mieux rester exilé jusqu’à sa mort, que de léser ainsi l’autorité de l’Eglise, amoindrir le Pontife romain. » Voila donc le despote en pleine contradiction avec lui-même, s’armant d’une frauduleuse restriction, quand une restriction légitime l’avait tant révolté. On eut beau lui dire combien sa résistance était périlleuse, devant les pouvoirs illimités des légats. — Je le sais, je le sais, repondit-il avec colère ; ils me frapperont d’excommunication, ils jetteront l’interdit sur mes domaines ; une tête de clerc sera-t-elle pour moi plus imprenable que les forteresses ennemies? — A cette folle arrogance succédait un moment de répit, jamais une concession acceptable. Le légat Vivian conservait quelque espoir, malgré les réticences et les subterfuges; Gratien n’en avait plus aucun. Celui-

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ci reprit le chemin de Rome. L’archevêque de Sens, adjoint à la légation, rentrait également dans sa ville épiscopale. Demeuré seul, et désormais sans mission légitime, l'autre légat réussit à procurer une nouvelle conférence entre Henri II et Louis VII pour le rétablissement de la paix, pour la solution de ce long et difficile problème. Il en écrivit à Thomas sur le ton du triomphe, le pressant de venir à la réunion, qui devait avoir lieu dans l’abbaye royale de Saint-Denis ; il s’attira la leçon la plus sévère et la mieux méritée. « Le temps de votre légation ayant expiré, et plut à Dieu que votre séjour auprès du roi d’Angleterre n’eut pas compromis les intérêts engagés, ni l’autorité du Pontife dont vous étiez le mandataire, ni mes droits et ma position que vous aviez à défendre, comment se prolongent encore vos pouvoirs, je l’ignore ; à vous, versé comme vous l’êtes dans les canons et les lois, d’avoir pris à cet égard vos mesures. Pour moi je ne saurais reconnaître cette légation improvisée, j’en décline la compétence 1. » Quant au résultat du colloque de Saint-Denis, nous l’apprenons de Thomas lui-même; il écrit à l’archevêque de Sens : «Sur la pressante invitation du roi de France, de maître Vivian et d’autres respectables personnages, nous étions venus à Paris, pour être plus à portée de saisir toute occasion favorable. Dès que l’ancien légat mit le prince anglais en demeure d’accomplir les promesses au moyen desquelles il l’avait retenu, celui-ci les rétracta selon sa coutume, et tout espoir de paix s’évanouit. Malgré sa condescendance habituelle, le prélat indigné lui reprocha ce manque de parole, cette honteuse duplicité, mais avec un courage qui répare en partie la brèche qu’il a faite à sa réputation. Il vint nous trouver après la rupture du colloque, et devant plusieurs témoins il déclara qu’il ne se rappelait pas avoir vu ou entendu jamais un homme aussi menteur...

 

   44. Comme le roi d’Angleterre, quittant Saint-Denis, passait près de Montmartre, j’osai me présenter à lui, le conjurant de me rendre, au nom de Dieu, par égard pour son Vicaire, la paix, la sécurité, ses bonnes grâces et nos anciennes possessions, m’enga-

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1 Codex Vatic. S. Thonue Cunt. E/rist. ni, 10.

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géant à lui rendre, de mon côté, tous les hommages et tous les devoirs qu’un archevêque doit à son prince. Comme ils me l’avaient promis, l’archevêque de Rouen, l’évêque de Séez et plusieurs autres lui parlèrent dans le même sens, et joignirent leurs instances aux miennes. Il nous répondit qu’il ne demandait pas mieux que la fin de ces dissensions, qu’il en passerait par le jugement du roi de France, de l'Eglise Gallicane ou des professeurs de Paris. — Je ne récuse pas de tels juges, lui dis-je alors ; mais combien ne me serait- il pas plus agréable, si cela convenait à votre majesté, de tout terminer sans contestation, par une entente amicale, au lieu d’en appeler encore à des tribunaux! » D’interminables subterfuges répondirent une fois de plus à cette simple et loyale proposition. L’archevêque ayant demandé le baiser de paix, unique gage pouvant inspirer une certaine confiance, Henri le repoussa, sous le ridicule prétexte qu’il s’était engagé par serment à ne jamais lui donner ce témoignage d’affection. « Nous sommes alors rentré, continue le saint, dans le pieux asile que Dieu nous a ménagé, mettant en lui toute notre espérance1. » N’ayant pu réussir en définitive à tromper Vivian, le lusé despote essaya de le compromettre ou bien de l’acheter. Devant une pareille insulte; le prélat romain retrouva sa fierté ; il renvoya la somme, en écrivant au tentateur : « Je m’étonne qu’en récompense de ce que j’ai fait pour votre bien, au point même d’encourir le blâme et l’animadversion des personnes les plus honorables, vous ayez eu l’idée de me déshonorer par une offre d’argent. Pour toute vengeance, je vous donne ce conseil gratuit : Rentrez en vous-même, répondez affirmativement aux généreuses avances du primat de Cantorbéry ; hâtez-vous de le replacer sur son siège, accordez-lui le baiser de paix, avant que votre royaume soit mis en interdit et que l’excom- municalion frappe ceux dont les noms sont inscrits au livre de la justice ; le temps est court2! » Alexandre fulminait en ce moment contre les investitures laïques dont la tyrannie et la cupidité favorisaient l’introduction en Angleterre; puis coup sur coup, il

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1. Ibid. lipisi. ai 00.

2. Ibid. Rpist. ni, 02.

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p296   s.    THOMAS  I3ECKET  DANS  L’EXIL.

 

essayait d’une dernière légation prise en dehors de la curie romaine.

 

   45. Simon prieur du Mont-Dieu, moine extrêmement recommandable, et Bernard de Coudrai, son digne collègue, furent chargés de cette mission. «Remettez au roi, leur écrivait le Pape, notre monitoire d’abord, nos lettres comminatoires ensuite ; s’il demeure sourd à de tels avertissements, dites lui sans crainte que nous n’arrêterons plus le cours de la justice, que le moment est venu de réparer les torts commis envers l’Eglise et trop longtemps tolérés. Il ne faut pas qu’il se persuade, ni qu’il se présente même à sa pensée que le Seigneur ne sortira pas de son apparent sommeil ou que le glaive de Pierre ne saurait plus être tiré, consumé par la rouille. Obéissez fidèlement à nos injonctions, dans le cas où notre vénérable frère l’archevêque de Belley et notre cher fils le prieur de la Chartreuse ne soient pas en voie de les exécuter.» Quoique remplie avec autant de prudence que de courage, cette légation n’eut pas plus de succès que les précédentes. Nous le savons par la réponse des légats à celui qui les avait envoyés1, par une lettre de l’archevêque de Sens et par une autre encore de Thomas lui-même. Le Pape rend alors à celui-ci la pleine liberté de son action. C’est annoncer que l’interminable lutte touche au dénouement. Pendant que le roi d’Angleterre résiste avec tant d’obstination à l’autorité de l’Eglise, celui de Hongrie donne l’exemple opposé. Se rattachant aux glorieuses traditions de saint Etienne, après s’en être un moment écarté, il place de nouveau sa nation sous la dépendance directe du Pape, et consacre par un acte solennel toutes les immunités ecclésiastiques dont il était constitué le protecteur et le gardien. On rapporte qu’à la même époque le sultant d’Iconium embrassait secrètement le Christianisme et se mettait en rapport avec Je Pontife Romain, à la sollicitation de sa mère mourante2. D’un autre côté, le jeune roi de Sicile, oubliant ses premières inspirations, pillait les trésors de l’Eglise, empiétait sur le pouvoir spirituel, persécutait les meilleurs évêques, introdui-

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1. Ibid. Epist. iv, 6, 7, S.

2. Robert, tie monte, Annal. Angl. ad annum 1169.

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p297 CHAP. V. — dernièkes tentatives de conciliation.

 

sait clans les rangs de l’épiscopat, par un trafic simoniaque, des sujets moins capables d’exercer que de déshonorer leurs fonctions sacrées. La ville de Catane était consumée par les feux de l’Etna, la veille de sainte Agallie ; tous les esprits religieux, sans en excepter les plus éminents, attribuaient ce désastre, soit à l’intrusion du prélat, soit à la coupable condescendance du peuple[1]. C’est alors que Pierre de Blois quittait la Sicile pour retourner dans sa patrie et passer au service du roi d’Angleterre, où l’attendait un spectacle non moins affligeant et plus révoltant encore.

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1 Peto. Blés. Epist. x ; IIigo FALCAXD.rfe Calamit Sicil

[1] Petr. Blés. Epist. x ; Hugo Falcaxd.c/c Calamit Sicil

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