Démocratisation dans l’Église 8

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2. Le caractère public du droit est du nombre des analogies positives. ……… on s'accorde volontiers à reconnaître que le droit de l’Eglise a besoin d'être révisé sur de nombreux points. Il n'est pas entièrement conforme à la vision de l’Eglise brossée à grands traits, au Concile, dans la Constitution De Ecclesia.

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……. Il faut reconnaître en effet que le droit de l'Eglise est encore au‑dessous de la norme devenue habituelle dans le droit profane en ce qui concerne la sauvegarde du droit individuel (par exemple de celui du curé. On n'est pas tenu de l'entendre, dans le cas de sa révocation.)

 

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-------- La notion juridique de la souveraineté de l'Eglise en matière de législation et de gouvernement ‑ juridictio ‑ comprend un pouvoir exécutif et un pouvoir judiciaire.

 

   En second lieu, le pape conserve le pouvoir législatif. À la manière d'un souverain, il peut modifier le droit de l'Eglise. C'est pour le moins une conception encore valable. Certes, le pape est aussi lié à ce droit dans toute la mesure où cela convient. Mais il demeure réellement le législateur le plus élevé, et il le demeurerait dans le cas où sur ces entrefaites, le synode des évêques serait institutionnalisé à la façon d'une organisation régulière (ce qui n'aurait lieu que dans la perspective d'une fonction de conseil). ----

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------- conduire un diocèse est certainement un acte de pouvoir spirituel. Il serait impensable qu'un laïc l'exerce. La responsabilité d'une charge dans l'Eglise est liée à la consécration, à la charge au sens propre du terme. Mais cette puissance spirituelle n'est pas nécessaire pour administrer les finances de l'Eglise, ce qui se rapporte à l'exercice de sa charité, à sa doctrine et à sa politique sociales, à sa presse et à son information.

 

------ Je voudrais donc envisager une seconde direction dans laquelle un processus de démocratisation pourrait se développer de manière judicieuse.  une séparation précise des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire -------- introduction d'un plus grand nombre de laïcs dans la participation à la législation de l'Eglise), ----------

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-------y aura‑t‑il encore à côté de ces institutions, un apostolat des laïcs qui soit libre et qui s'étende au domaine social et politique ? Le catholicisme des associations, pour ne pas parler du catholicisme poli­-

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tique et social, est déjà comme balayé par les nouvelles formes d'apostolat. Si le processus de démocratisation l'emportait sur tous les autres, la participation des laïcs à la vie de l'Eglise démocratisée se substituerait à l'activité profane issue de la foi. Et il y aurait un parallélisme d'ordre sociologique entre la manière dont progresserait le monde séculier et celle selon laquelle la charge sacerdotale irait en se désacralisant de plus en plus.

 

   Ce parallélisme serait en faveur des laïcs. Il impliquerait leur participation à l'administration de l'Eglise. Le prix en serait certes un puissant retournement des forces de l'Eglise. D'ailleurs, ce retournement s'annonce déjà: empruntées directement à l'Eglise, les énergies chrétiennes spirituellement liées au « partage des affaires » par les clercs et les laïcs et à l'existence d'un état laïc indépendant, seraient celles qui rayonneraient dans le monde.

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