mon objectif

Je veux servir la vérité qui libère.

1-Au cours de la première année du primaire, le  frère Norbert, bon comme du bon pain (il m'avait aussi impressionné un jour en donnant un bon coup de pied dans un ballon de foot) le bon frère, donc, ouvre la porte qui communiquait avec la classe de deuxième année et demande aux élèves d'écouter pendant que je lirais quelque chose. Puis, il me fait passer en deuxième année.

Evidamment, je me suis retrouvé en retard sur les autres élèves. Quelque temps après, à la recherche du succès, j'ai triché sur un problème de mathématique. L'élève Pierre Carignant, qui aurait dû avoir le crédit de la réussite, ayant découvert ma tricherie, m'a dénoncé publiquement. Le frère n'a pas envenimé la situation. J'ai supposé qu'il ne voulait pas compliquer davantage mon adaptation à ma nouvelle situation. J'ai donc réalisé que le mensonge peut mettre dans l'eau chaude.

2-Après le début de la huitième année du primaire, j'ai pu rejoindre le petit séminaire Saint Joseph de Trois-Rivières, un élève ayant quitté l'institution.

C'était la saison des mini olympiques du séminaire. Avide de succès, j'ai triché sur mon âge en ajoutant une année. Résultat: je suis arrivé premier de la section des petits (les 4 premières années du cours). A la parade des champions, je ne suis retrouvé sur les épaules du grand gars de Réthorique qui avait gagné chez les grands. Et, bien sur, le gars de Méthode qui aurait dû gagner chez les petits a découvert le pot-aux-roses et rechignait contre moi. De nouveau, j'ai expérimenté que le mensonge peut mettre dans l'embarrat.

J’ai alors pensé que dire la vérité peut parfois être difficile sur le coup, mais que ça peut nous éviter de nous retrouver dans des situations plus incorfortables encore.

3-Une autre fois, j'ai triché dans la prière en promettant quelque chose au Bon Dieu si je retrouvais un objet que j'avais perdu dans un champ. J'ai retrouvé l'objet mais je n'ai pas rempli ma promesse. Il n'y a pas eu de représailles.

 

Cela me rappelle un politicien que a menti autrefois pour gagner son élection. Jean Lesage a fait cette campagne électorale sur le thême suivant: "Jusqu'ici c'était le temps les ténèbres, maintenant ce sera le  temps des lumières". Il a gagné l'élection. Et, depuis, j'entend les médias répéter le même slogan « ad noséam ».

 

Or, tout récemment, à la télévision, un éminent historien et un éminent philosophe soutenaient la rumeur que le ministère de l'éducation est noyauté par des marxistes. Résultat: ce ne sont pas les professeurs qui contrôlent les matières à étudier (ils représentent la bourgeoisie exploitant le peuple). Souvenez-vous de l'apprentissage de la lecture au son et non pas selon la grammaire, (imposée sur le prolétariat par la classe dominante). On n'étudiait pas la grande littérature classique (apanage de la bourgeoisie) mais les journaux quotidiens, nourriture ordinaire des travailleurs. Résultat; ces deux éminents personnages annonçaient que 53% des québécois étaient des analphabètes opérationnels. Quelles lumières !

Chez les frères du Sacré-Coeur, nous avions un surveillant à chaque récréation, et malheur à celui qui aurait voulu intimider ses camarades.

Plus tard, alors que "les travailleurs de l'éducation" avaient pris la relève, j'ai vu, un jour, une professeur de 2eme année, envoyer seuls dehors ses élèves de 2ème annés, par moins 20 (-20) degrés centigrade pendant qu'elle défendait ses droits dans une réunion syndicale. (Maintement, nous avons "les travailleuses du sexe).

 

Quant à une certaine politique, j'y ai été initié il y a quelques années par un expert.

 

M. Hill, résidant dans une maison d'accueil de la région, avait été l'organisateur électoral de Jean Chrétien à Shawinigan durant toute sa carrière de député.

 

Quand je faisais ma tournée quotidienne des résidents, il m'initiait aux secrets de la politique. La première laçons a été la suivante: "M. l'abbé, en politique, la vérité, oubliez ça!" Puis, il m'a donné quelques exemples.

 

A- Une année électorale, le gouvernement conservateur, à Ottawa, avait fini l'année avec un surplus budgétaire minime (moins de un  million). M. Hill a dit que les libéraux ont fait leur compagne sur le thème suivant: "Voyez ces mauvais conservateurs! Ils ont de l'argent de trop et ils le gardent pour eux alors qu'il y a tant de gens à aider". Ils ont gagné.

 

B. Le premier ministre Duplessis savait que les soeurs ne votaient pas. Alors, il déguisait des femmes en soeurs et les envoyait voter à leur place.

 

Les libéraux le savaient et, une année, ils avaient engagé un bucheron qui revenait des chantiers pour surveiller la chose. Le bucheron, ayant demandé comment il pourrait reconnaître les fausses soeurs, on lui a répondu: "Si elles portent des talons hauts, ce ne sont pas des soeurs". 

 

Mais les libéraux l'ont averti: "Si tu te fais prendre, nous dirons que nous ne te connaissons pas".

 

Notre homme, pour se donner de l'assurance, a pris un petit coup de gin. À un moment donné, il ne parvenait pas à porter un jugement sur la hauteur des talons à cause de la robe qui descendait très bas. Il s'approche donc et soulève un peu la robe avant de rendre son verdict. O malheur! Il était tombé sur une vraie soeur. Celle-ci a bien sûr protesté fortement. Alors notre homme s'est défendu en disant qu'il avait été engagé par les libéraux pour faire ce travail. Ca n'a bien sûr pas aidé la cause des libéraux cette année-là.

 

N.B. Dorénavant, quand j'emploirai le terme de "libéral", j'aurai exclusivement en vue le sens que donnait à ce mot le professeur Ratzinger dans ses écrits i.e. un exégète, un philosophe ou toute personne pour qui il n'y a pas de vérité valable pour tous, mais qui croit que chacun est libre de se faire sa propre vérité. Et cela, à quelque parti politique qu'il appartienne.

Vous comprenez que ce sont ces personnes qui ont institué "la dictature du relativisme" si fortement dénoncée par le cardinal Ratzinger et le pape Benoit XVI.

 

Autre anecdote. Dans les temps encore plus reculés, on a raconté que la violence physique jouait durant les élections pour intimider les adversaires et les dissuader de voter.

 

À Trois-Rivières, il y avait un prêtre costaud qui avait, dans sa jeunesse, participé à un évènement cocasse dans cette vaine.

 

Son père, officier de police, était un colosse de près de 300 livres. Un bon jour, avec ses nombreux garçons de forte taille, il était allé entourer un petit kisque (on disait souvent "husting") où un adversaire était en train de faire son discours.

La famille avait alors soulevé le kiosque et était partie avec pendant que le candidat parlait encore.

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Autre motif

St Augustin confesse qu’il a découvert la vérité dans la lumière de Dieu.

 

En lisant ses œuvres, nous découvrons au passage ce qu’il a hérité de Platon.

 

Je comprend que, selon Platon, Dieu a en lui les idées de touts les êtres de l’univers, lesquels êtres sont la réalisatin de ces idées, comme une maison est la réalisation de l’idée que s’en faisait l’architecte.

 

Après avoir lu la Somme de St Thomas D’Aquin, j’ai glané au passage ce qu’il avait pris chez Aristote.

 

Je suis alors tombé d’accord avec les innombrables connaisseurs qui ont dit leur admiration pour St Thomas qui a réussi à allier la raison et la foi dans une synthèse que certains ont appelée « une cathédrale de la pensée »

 

Mais, tout-de-suite après St Thomas, j’ai vu apparaître Ockham qui m’a paru avoir une pensée tordue.

 

J’ai ensuite compris que les penseurs orthodoxes considéraient Descartes comme le chef de file des penseurs tordus modernes.

 

Et un ami m’a passé un livre où on fait un bref résumé du « Discours de la méthode » de Descartes.

 

Descartes y dit qu’il s’est méfié des sens qui peuvent nous tromper dans la perception des choses. Il renchérit en disant qu’il pouvait y avoir un démon intéressé à le tromper en accentuant des erreurs dûs aux sens.

 

Il a alors dit qu’il était au moins sûr d’une chose : sa propre pensée claire et limpide. Il ajoute alors que Dieu est trop bon pour permettre qu’un démon le trompe dans sa pensée si claire et si limpide.

 

Autrement dit : pour tous les autres avant lui, le Bon Dieu pouvait permettre qu’un démon puisse les tromper en perturbant les perceptions de leurs sens. Mais, en aucune façon, Dieu n’allait permettre qu’un démon perturbe sa superbe intelligence.

Descarte a alors procédé comme suit : mon esprit a la vérité et c’est mon esprit qui dit et « fait » la vérité des êtres.

 

Or, selon moi, il confond ainsi le fonctionnement de son intelligence avec celui de l’intelligence de Dieu.

 

Depuis Platon, Aristote, St Augustin, St Thomas d’Aquin etc, l’intelligence de Dieu créait les choses et l’homme les étudiait pour en découvrir la nature.

 

Selon moi, Descarte fait l’inverse : la vérité est en lui (comme en Dieu) et c’est lui qui dit la vérité des choses.

 

Il y a eu ensuite, Kant, l’autre coqueluche des penseurs modernes. Il dit qu’on ne connaît pas vraiment les choses, mais seulemennt les apparences des choses.

 

Un jour, ma sœur me parle des cours de philosophie de sa fille. Le professeur leur a dit : «Regardez ce gazon vert dehors, ce n’est pas unvrai gazon vert, mais une apparence de gazon vert. »

 

Je lui ai répondu : « Conseille à ta fille d’aller trouver son professeur, de lui donner une bonne claque sur la gueule (excusez-moi), et de lui dire : «Ceci n’est pas une claque sur la gueule, mais une apparence de claque sur la gueule ». 

À Rome, notre professeur de métaphysique nous a dit un jour, qu'avec des mots savants, on pouvait dire toutes les bêtises qu'on voulait.

 

Je considère que Kant insulte la race humaine en disant que les hommes ne peuvent pas connaître les êtres mais connaissent seulement les apparences des êtres.

 

Il insulte surtout Dieu, qui, selon lui, nous a créés à son image et à sa remblance, mais incapables de connaître sa création.

 

Tous ces tordus de la pensée sont à l’origine de ce que le professeur et cardinal Ratzinger dénoncait si fortement : la dictature du  relativisme.

 

Car, alors chacun se fait sa propre vérité, comme Dieu a la sienne. Le cahos s’installe sur notre planète, et tous les dictateurs et puissants de ce monde ont beau jeu pour imposer par la force leur propre conception des choses. 


L’an dernier, je disais à table à des professeurs: «Quand Descartes voyait un cochon, il voyait une idée de cochon. Kant, lui, voyait une apparence de cochon. Mais en Papouasie, quand ils voient un cochon, tout le monde sait que c’est un cochon.

   Dit plus élégamment par St Jean-Paul II dans une audience sur la théologie du corps, voici ce que ça donne :

------ Ricœur a qualifié Freud, Marx et Nietzsche de «maîtres du soupçon»54

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note 54. «Le philosophe formé à l'école de Descartes sait que les choses sont douteuses, qu'elles ne sont pas telles qu'elles apparaissent; mais il ne doute pas que la conscience ne soit telle qu'elle apparaît à elle-même... ; depuis Marx, Nietzsche et Freud nous en doutons. Après le doute sur la chose, nous sommes entrés dans le doute sur la conscience. Mais ces trois maîtres du soupçon ne sont pas trois maîtres de scepticisme; ce sont assurément trois grands "destructeurs". [...] À partir d'eux, la compréhension est une herméneutique: chercher le sens, désormais, ce n'est plus épeler la conscience du sens, mais en déchiffrer les expressions. Ce qu'il faudrait donc confronter, c'est non seulement un triple soupçon, mais une triple ruse. [...] Du même coup se découvre une parenté plus profonde encore entre Marx, Freud et Nietzsche. Tous trois commencent par le soupçon concernant les illusions de la conscience et continuent par la ruse du déchifrrage... » (Paul Ricœur, Le conflit des interprétations, Seuil, 1969, p. 149-150).

M. Scheler a bien illustré mon propos quand il a dit: «Dans les dix mille ans de l’his­toire, nous vivons la première époque dans laquelle l’homme est devenu pour lui-même universellement et radicalement problémati­que: l’homme ne sait plus qui il est et il se rend aussi compte qu’il ne le sait pas».


Tout cela m’a incité à apporter ma pierre à la reconstruction de la vérité.

© Robert Hivon 2014     twitter: @hivonphilo     skype: robert.hivon  Facebook et Google+: Robert Hivon