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Le Dieu d'Abraham
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------ il importe de dire qu'Abraham fut un homme qui se savait interpellé
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par Dieu et qui modela sa vie sur cette parole. On pourrait, à titre de comparaison, penser à Socrate à qui un “daimonion ‑ une remarquable forme d'inspiration ‑ ne révélait rien de positif, mais barrait le chemin quand il était enclin à s'en remettre à ses seules idées ou à l'opinion commune.
Que pouvons-nous savoir de ce Dieu d'Abraham? ------ Il n'est pas le dieu d'une nation déterminée, d'un pays précis; il n'est pas le dieu d'un élément particulier, par exemple l'air ou l'eau, qui dans le contexte religieux de l'époque étaient quelques‑unes des plus importantes formes sous lesquelles se manifestait le divin.
Il est le Dieu d'une personne, c'est‑à‑dire d'Abraham. Cette particularité de n'appartenir ni à un pays, ni à un peuple, ni à un domaine de la vie, mais d'être en lien avec une personne, a deux conséquences remarquables.
La première est que ce dieu a toute puissance partout sur les hommes qu'il s'est choisis et qui lui appartiennent. -------- il peut accompagner la personne, la protéger, la guider, où il veut et où qu'elle aille. -------ce dieu peut disposer des pays comme il l'entend. ------- ce Dieu‑Personne agit de façon translocale. ----ce Dieu agit de façon trans‑temporelle, ----
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------- Sa dimension semble être ‑ avant tout ‑principalement l'avenir, -----------Tout l'essentiel est donné dans la catégorie de la promesse de ce qui va venir ‑ la bénédiction, la terre. Dieu peut donc agir sur l'avenir, sur le temps.
Cette intervention modifie le comportement de l'homme. Il doit toujours vivre au‑delà du présent, sa vie étant élargie vers quelque chose d'autre, de plus grand. Le présent s'en trouve relativisé. ------ on désigne sous le terme de « sainteté » la particularité qu'a un Dieu d'être l'Autre, ------------
Crise et élargissement de la foi d'Israël durant l'exil
-------- Le dieu des patriarches, le dieu du Sinaï, est désormais devenu le Dieu d'un
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peuple, d'une terre, d'un mode de vie précis. ------
Lors de l'exil d'Israël, ------ La grandeur de ce Dieu, sa radicale différence avec les autres divinités des religions du monde, apparaît de façon éclatante, et c'est alors seulement que la foi d'Israël acquiert sa plénitude. Ce Dieu est capable de laisser sa terre à d'autres, parce qu'il n'est lié à aucune terre.
Il peut accepter de voir son peuple vaincu, pour justement par ce moyen le réveiller de ses rêves de fausse religion. Il ne reçoit pas de directives de son peuple, mais il ne l'abandonne pas pour autant dans la défaite.
A l'encontre des conceptions universelles, Il n'est pas non plus assigné au temple et au culte qui s'y déroule: les hommes nourrissent leurs dieux, et les dieux conservent le monde.
------ Déjà depuis l'époque de Salomon, le Dieu personnel des patriarches avait été pleinement identifié au Dieu universel, créateur, que connaissent toutes les religions, comme le Dieu qui, n'ayant pas de compétence pour les intérêts particuliers, les dépasse dans un culte universel.
Cette identification accomplie
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dans son principe devient force de survie: Israel n'a pas de dieu particulier, il vénère seulement le Dieu unique. Ce Dieu a parlé à Abraham et élu Israel, mais il est en réalité le Dieu de tous les peuples, le Dieu universel qui conduit toute histoire. ------
Dieu n'a pas besoin de sacrifices, il ne saurait être lié par les hommes, parce que tout lui appartient. ------- le livre de Daniel formule: «Il n'est plus en ce temps chef ni prophète... ni holocauste ni sacrifice.., ni lieu où te faire des offrandes et trouver grâce auprès de toi. Mais qu'une âme brisée et un esprit humilié soient agréés de toi » (Dn 3, 38 s.). ---------
