Voici quel est notre Dieu 14

p212 VOICI QUEL EST NOTRE DIEU

 

   En Amérique du Sud, ces deux points chauds restent efficaces jusqu'aujourd'hui encore: d'une part l'amour de la Mère de Dieu et, d'autre part, l'identification avec le Christ souffrant. Ces deux aspects de l'expression de la foi ont permis aux gens de comprendre que Dieu n'est pas un Dieu de conquérants mais le vrai Dieu qui est aussi leur Rédempteur. ………

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p214 VOICI QUEL EST NOTRE DIEU

 

………. Dieu a assumé la vie, même la vie physique, biologique, matérielle, et en a fait un signe.

 

   Les Pères de l'Église ont employé une belle image pour le dire. Le chapitre 40 d'Ezéchiel rapporte la vision du nouveau Temple : il y est question de la porte à l'orient que seul le roi pouvait franchir. Les Pères y voyaient une image. Ils partent du fait que le nouveau Temple est un Temple vivant, la vivante Église. La porte qu'il a franchie, que personne d'autre ne peut franchir, ne serait‑ce pas Marie ? Née de Dieu, elle ne peut plus s'abaisser dans une vie ordinaire. Elle reste cette porte réservée exclusivement au roi. Elle est devenue, dans l'histoire, la vraie porte par laquelle entre celui que l'univers attend.

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p215 VOICI QUEL EST NOTRE DIEU

 

 

   La théologie du baptême développée par saint Paul m'y aide beaucoup. Il dit: « Dieu nous a ressuscités avec Jésus et nous fait asseoir aux cieux dans le Christ Jésus » (Ep 2,6). Cela signifie que, baptisés, notre avenir est anticipé.

 

   Ce dogme signifie donc uniquement que ce que le baptême produit en nous « s'asseoir aux cieux” près de Dieu (Dieu est le ciel) est déjà accompli en Marie. Le baptême (être avec le Christ) a produit son plein effet. Chez nous, cet « être avec le Christ », cet « être ressuscité » est encore partiel et très faible. Pas chez elle. Il n'y a plus aucun manque. Elle est entrée en pleine communion avec le Christ. Et cette communion comporte une nouvelle corporéité que nous ne pouvons pas nous représenter. .............

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p216 VOICI QUEL EST NOTRE DIEU

 

   “corédemptrice »…… Ce qui est juste dans cette appellation, c'est que le Christ ne reste pas extérieur et forme une nouvelle et profonde communauté avec nous. Tout ce qui est à lui sera nôtre et tout ce qui est nôtre, il l'a fait sien. ………….

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p217 VOICI QUEL EST NOTRE DIEU

 

…………devant la constatation que, en la mère, le mystère du Fils et le mystère de Dieu deviennent particulièrement accessibles aux hommes. C'est le motif de leur grande confiance en elle.

 

   Marie est la porte ouverte vers Dieu. Dans le dialogue avec elle, il est possible d'avoir cette ingénuité de l'enfant qui demande instamment avec confiance, ce que les hommes n'osent souvent pas faire avec le Christ………….

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p219 VOICI QUEL EST NOTRE DIEU


  Cette brochure présente le déroulement des visions et le récit chronologique écrit par soeur Lucie ainsi que l'histoire de la rédaction du troisième secret soigneusement présentée….


 La vision décrit l'itinéraire pénible d'un évêque vêtu de blanc (que les voyants eux‑mêmes ont identifié avec le pape) vers une colline couronnée d'une croix; cet itinéraire passe par une ville à moitié détruite. Des évêques, des prêtres, des laïcs et finalement le pape sont tués. Mais leur sang est recueilli par des anges et devient fécond pour le monde entier. On peut voir dans ce texte une vision en raccourci, exprimée en images symboliques, de l'Église des martyrs du XXe siècle. ………..

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p220 VOICI QUEL EST NOTRE DIEU

 

……… Et si le pape a finalement échappé à la mort, c'est un signe que la prière peut influencer l'histoire…….

 

 

…….la Vierge Marie est apparue à Bernadette…..

   …………. Cette fille simple, sans qualités personnelles autres qu'une pureté intérieure, vécut au siècle du rationalisme, dans l'environnement d'un rationalisme très grossier et aussi anticlérical. Face à une autorité ecclésiastique sceptique, agissant au début avec une extrême prudence, c'est elle qui a pu introduire le visage de la Mère de Dieu dans ce climat intellectuel quelque peu froid et frigorifiant. Et, sous le signe de l'eau vivifiante et bienfaisante, elle démontre en même temps la puissance salutaire de la création sous le signe de Marie qui la réveille.

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p223 VOICI QUEL EST NOTRE DIEU

 

  ………..Établir des règles morales est même l'oeuvre de miséricorde par excellence.

 

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p227 VOICI QUEL EST NOTRE DIEU

 

………..Car il n'y a pas d'amour sans souffrance puisque l'amour inclut toujours une part d'abnégation……

 

   Sachant que le chemin de l'amour, chemin d'exode hors de soi, est le vrai chemin de l'humanisation de l'homme, nous comprenons que la souffrance constitue le processus de maturation. Celui qui a intérieurement accepté la souffrance mûrit et devient compréhensif envers les autres et plus humain. Celui qui a toujours évité la souffrance ne comprend pas les autres ; il devient dur et égoïste.

 

   L'amour est en lui‑même une passion, réalité subie douloureusement. Celle‑ci me fait d'abord expérimenter un bonheur qui m'advient; elle est, en elle‑même, expérience du bonheur. Mais d'un autre côté elle m'arrache de mon agréable repos et m'oblige à me transformer. En disant que la souffrance est une face intérieure de l'amour, nous comprenons pourquoi il est si important d'apprendre à souffrir et, inversement, pourquoi éviter la souffrance rend l'homme inapte à la vie. Il connaîtrait le vide de l'existence qui ne peut qu'entraîner amertume et refus et non acceptation et maturation.

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p228 JESUS‑CHRIST

 

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------ Dans deux jours, dit‑il au début de la fête de Pâque “le Fils de l'homme sera livré et crucifié » (cf. Mc 14, 1).

 

   Jésus familiarise les disciples avec l'idée que le Messie n'apparaîtra pas comme un Sauveur et glorieux chef politique qui rétablira Israel dans sa puissance politique d'autrefois. Il ne se nomme pas du nom de messie mais de Fils de l'homme. Ce sera, au contraire, l'absence de puissance et l'acceptation de la mort que lui infligent les païens le clouant à la croix qui caractérisera son parcours. Les disciples doivent apprendre que c'est ainsi et pas autrement que le règne de Dieu adviendra dans le monde.

 

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p229 VOICI QUEL EST NOTRE DIEU

 

………"Prenez et mangez, ceci est mon corps. …….. "Buvez‑en tous; car ceci est mon sang, le sang de la Nouvelle Alliance, qui sera répandu pour vous et pour la multitude en rémission des péchés. Faites ceci en mémoire de moi. "» On peut penser que, dans toute l'histoire du monde, ce sont les paroles qui ont été prononcées le plus souvent. Elles sont comme une formule sainte.

 

   Elles sont une formule sainte. En tout cas, ce sont des paroles qui sortent de tout ce qui est ordinaire, de tout ce qui (est) prévisible, de tout ce qu'on pourrait préméditer. Ce sont des paroles d'une incroyable richesse et d'une insondable profondeur. Si on veut apprendre à connaître le Christ, c'est la méditation et la célébration commune de ces paroles, devenues sacrement, qui le font le mieux connaître. L'institution de l'Eucharistie est la somme de ce qu'est le Christ.

 

   Jésus reprend ici l'essentiel des fils conducteurs de l'Ancien Testament. D'un côté il s'appuie sur la conclusion de l'Ancienne Alliance au Sinai: il veut mettre en évidence par là que ce qui a débuté au Sinai est maintenant accompli de manière nouvelle: l'alliance que Dieu a conclue avec les hommes s'accomplit réellement maintenant. La Cène est conclusion de la Nouvelle Alliance. Par le fait qu'il se donne aux hommes s'accomplit une communauté de sang entre Dieu et les hommes.

 

   D'un autre côté, il reprend également les paroles du prophète Jérémie annonçant la Nouvelle Alliance. Les deux lignes de l'Ancien Testament, la Loi et les Prophètes, s'unissent ici pour constituer une action sacramentelle. La Croix y est anticipée. Car si Jésus donne son corps et son sang, s'il se donne donc lui‑même, il présuppose son don réellement. C'est pourquoi ces paroles expriment le sens profond de la Croix, à savoir que Dieu transforme cet acte de violence dont il est victime en un acte de don de soi à l'humanité.

 

   Ce qui est anticipé également, c'est la Résurrection. Une chair morte, un corps mort ne peuvent être une nourriture. C'est en raison de sa résurrection future que son corps et son sang sont nouveaux. Il ne s'agit pas d'un cannibalisme mais d'une communion avec le Ressuscité.

 

   On voit que ces quelques paroles constituent une synthèse de l'histoire religieuse: l'histoire de la foi d'Israël, tout comme le propre être de Jésus et son action, qui devient finalement sacrement et présence perpétuelle.

© Robert Hivon 2014     twitter: @hivonphilo     skype: robert.hivon  Facebook et Google+: Robert Hivon