Foi vérité tolérance 33

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   --------- Avec la différenciation mosaïque ‑ nous explique Assmann ‑, apparaît de façon indissociable “la prise de conscience du péché et de la nostalgie de la rédemption ».

 

Assmann poursuit: « Le péché et la rédemption ne sont pas des thèmes égyptiens»6. L'optimisme moraliste caractériserait davantage l'Égypte, qui «mange avec joie son pain », sachant que «Dieu a déjà apprécié ses oeuvres ------

 

« Il semble, écrit Assmann, qu'avec la différenciation mosaïque le péché soit entré dans le

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monde. Peut‑être est‑ce là que se trouve le motif le plus important de mettre en question la différenciation mosaïque».

 

A ce sujet, il y a quelque chose de très bien vu: le questionnement sur le vrai et le questionnement sur le bien ne peuvent être séparés. Si le vrai n'est plus reconnaissable, au point de ne plus se distinguer du faux, il devient impossible aussi de reconnaître le bien: la distinction entre le bien et le mal perd son fondement.

 

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La guerre des dieux

 

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------ La thèse selon laquelle les dieux du polythéisme seraient interchangeables entre eux et conduiraient à une intelligence interculturelle, peut s'appuyer sur la politique religieuse de l'Imperium Romanum, mais elle ne correspond nullement à l'histoire du polythéisme en général10. -------

 

Il est éclairant de lire ce qu'Athanase d'Alexandrie ‑ un Égyptien du temps des dieux ‑ nous dit à cet égard: «Jadis, en effet, quand ils pratiquaient l'idolâtrie, Grecs et Barbares se faisaient la guerre et se montraient cruels pour ceux de leur propre race.

 

Il était pratiquement impossible de traverser la terre ou la mer sans armer sa main d'un glaive, à cause de cette lutte irréductible entre eux. Ils passaient toute leur vie sous les armes, l'épée leur tenant lieu de bâton, et ils ne trouvaient leur secours qu'en elle; et pourtant, comme je l'ai dit, ils servaient les idoles et ils offraient des sacrifices aux démons; cependant la superstition

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des idoles ne leur servait de rien pour corriger cette mentalité.

 

Et cela n'a rien d'incroyable, puisque maintenant encore les Barbares, de moeurs sauvages par nature, et sacrifiant encore à leurs idoles, s'acharnent les uns contre les autres, et ne restent pas une heure démunis de leurs glaives.

 

Mais quand ils entendent l'enseignement du Christ, ils quittent aussitôt la guerre pour se tourner vers l'agriculture, et au lieu d'armer leurs mains du glaive, ils les étendent pour des prières; bref, au lieu de se faire la guerre entre eux, ils s'arment contre le diable et les démons, ils triomphent d'eux par la tempérance et la vertu de l'âme»12.

 

Bien sûr, cette description est stylisée et schématisée dans une perspective apologétique. Mais Athanase savait devoir compter sur des lecteurs qui avaient connu l'époque antérieure à la mission chrétienne, et il ne pouvait pas donner si facilement libre cours à son imagination.

 

Ses affirmations suffisent à démythologiser l'image du monde des dieux si serein, quelle que soit la façon dont on juge dans les détails son contenu historique.

 

© Robert Hivon 2014     twitter: @hivonphilo     skype: robert.hivon  Facebook et Google+: Robert Hivon