Darras tome 42 p. 30
§ II. LE SYLLABUS.
9. Le 25 décembre 1805, Pie IX, recevant les félicitations habituelles du Sacré Collège, répondait : « Jésus semble dormir aujourd'hui. Nos prières, nos souffrances n'ont pu le réveiller. Nos fautes peut-être et peut-être aussi les desseins insondables de la Providence prolongent le sommeil.
« L'avenir est entre les mains de Dieu. Nous attendons cet avenir sans en vouloir précipiter l'heure et pénétrer le secret. Mais, en attendant, il faut se préparer selon la parole de Jésus-Christ : Vigilate et orate. Veillons en servant d'exemple à notre prochain, par la patience, par le pardon des ennemis, par la fermeté dans les persécutions. Et prions, parce que la prière est le plus sûr moyen d'appeler sur nous les grâces dont nous avons besoin.
« Le sommeil du Christ sera passager, et le jour viendra où le Christ, se levant, commandera aux vents et à la mer, et il se fera un grand calme : Tranquillitas magna...
« J'ignore ce qui m'est réservé, mais j'espère que plusieurs de ceux qui m'entourent seront témoins un jour du triomphe qui ne fait jamais défaut à la cause de Dieu. »
Le Pape, si nous osons ainsi dire, s'abusait. Jésus-Christ s'était levé peu après la convention du 15 septembre, et Dieu avait remporté un triomphe, par la proclamation du Syllabus.
10. L'un des plus grands actes de l'immortel Pontificat de Pie IX , ce fut, en effet, le 8 décembre 1864, le Syllabus et l'Encyclique Quanta cura.
La vie de l'immortel Pontife, sous le gouvernement duquel s'accomplit notre destinée, se présente à nous comme un poème dont l'artiste divin a combiné tous les actes. L'entrée en scène nous fait assister aux longues acclamations de l'univers, acclamations réfléchies, sympathiques, ardentes qui s'adressent au nouvel élu du Sacré-Collège. Bientôt la scène change, la Révolution vient former, à Rome même, le nœud du drame. Après
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Gaëte, Pie IX entre en lutte contre cette Révolution qui l'a proscrit. L'hypocrisie libérale, la démagogie socialiste, l'hérésie gigantesque du libre examen, les trames de cette diplomatie hargneuse qui sert tour à tour le libre examen, la démagogie et le libéralisme, rarement la vérité chrétienne, attirent, l'une après l'autre, les coups de l'Achille pontifical. Chaque coup est l'occasion d'une victoire, mais d'une victoire plus apparente que réelle; après chaque succès, renaissent des difficultés qui paraissent engager de nouveau, en l'aggravant, la partie. Le vaillant lutteur cependant, toujours debout sur l'arène, sent redoubler son ardeur avec les périls; plus l'armée semble serrer ses bataillons, plus le héros catholique manie résolument l'épée et frappe avec décision. Ce sont les péripéties de la pièce qui se déroule à travers l'histoire contemporaine. Nous croyons toucher au dénouement; toujours quelque incident le retarde et paraît devoir le rendre impossible. Le Pape, néanmoins, ne se laisse point tomber à terre; il ne connaît ni le découragement ni le doute. L'œil fixé sur le ciel, d'où lui viendra le secours, il gémit avec larmes sur les malheurs présents, ranime l'espérance de ceux qui suivent ses bannières et ne subit l'épreuve que pour la dominer. Les années succèdent aux années ; la vieillesse viendra bientôt renverser l'infatigable athlète. Mais non; Pie IX traverse les années sans que les années l'usent, et s'il paie son tribut à la fragilité de toute chair, vous croiriez que la maladie elle-même ne l'atteint que pour le fortifier. Verra-t-il, avant le terme de sa carrière, le jour du parfait triomphe! Nous l'ignorons; mais il passera des années de fièvre, et en attendant le grand acte, qui doit couronner tous ses combats, nous l’allons voir, par le Syllabus, préparer le Concile, et prendre, du même coup, à partie, toutes les erreurs.
11. Notre siècle est plus égaré que perverti; il est plus dans le vague que dans le faux; sa pensée est moins erronée que superficielle.
« Il n'a pas, dit très bien M. de Champagny, la négation nettement et franchement accusée du XVIIIe siècle; il a une certaine
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complaisance en lui-même et en ses propres paroles qui fait qu'il se berce de rêves et vit dans une espèce de cauchemar doré où il s'adore et s'encense lui-même sans trop se demander s'il n'a pas quelqu'autre à encenser et à adorer. Il aime à planer magnifiquement au dessus de tous les dogmes, les contemplant d'en haut avec une certaine curiosité dédaigneuse, n'étant ni trop pour l'un ni trop pour l'autre, et se drapant dans cette merveilleuse et philosophique impartialité qui lui permet de tout voir, de tout écouter, de tout dire et de ne rien conclure.
« Et cependant qu'est-ce que la philosophie, si elle ne conclut jamais? A quoi bon la science, si elle ne mène pas à la possession de la vérité? Qu'est-ce que cette éternelle contemplation des choses, si elle n'arrive pas à une décision? Qu'est-ce que faire éternellement l'histoire des idées, si l'on n'arrive pas à se prononcer entre les idées? Qu'est-ce que cette stérile glorification de soi-même dans laquelle, épris de ses propres incertitudes et amoureux de ses propres doutes, on se défie d'autant mieux qu'au fond on croit moins, on pense moins et l'on sait moins.
« Oh! que c'est une belle et grande chose que d'amener enfin à la précision des idées cette génération, si riche d'ailleurs de ses propres ressources et des ressources de son passé, mais éternellement hésitante! La pensée de notre siècle est comme un acier poli, mais émoussé, auquel ne manque pas l'éclat, mais auquel manque le fil, qui brille, mais ne tranche pas? Qu'il serait digne du génie de donner à notre temps ce qui lui manque! Que le talent et la science rendraient à la société, s'ils le voulaient, un grand service, en la, rappelanL des nuages où elle vit à la précision et au bon sens, et en l'éveillant au lieu de la bercer!
«Alors notre siècle échapperait aux influences énervantes sous lesquelles, dans l'ordre intellectuel, il semble aujourd'hui placé. Qu'on y prenne garde, en effet, ces influences sont de deux sortes : il y a le laisser aller de la satisfaction et le laisser aller de la tristesse ; l'infatuation qui s'adore et le décourage-
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ment qui se pleure ; les zélateurs du progrès, selon lesquels il n'y a rien à faire, parce que tout est gagné, et les zélateurs de la décadence, selon lesquels il n'y a rien à faire, parce que tout est perdu; il y a des hommes qui, au delà du grossier idéal et de l'avenir tout matériel qu'ils ont envisagé pour les sociétés, ne leur permettent de rien vouloir, de rien penser, de croire à rien; il y en a d'autres qui, à la vue de certaines convictions déçues ou de certaines espérances éteintes, seraient portés à ne plus admettre ni vertus, ni génie, ni dignilé, ni conscience, ni moralité possible en ce monde. Double tendance, et qui, malgré la contradiction, naît pourtant d'un même principe! Quoique l'homme puisse penser et puisse faire, il lui faut un idéal de bien et de bonheur qui passe la mesure terrestre, il ne le trouve pas dans le présent; il le cherche dans l'avenir et l'appelle par des rêves insensés; ou bien il le cherche dans le passé, et le regrette par d'inconsolables douleurs.
« Mais le chrétien doit savoir se
préserver de telles erreurs. Averti que le bonheur n'est pas de ce monde, il ne le cherche ni dans le passé ni dans l'avenir. Il ne calomnie pas le passé; il ne noircit pas le présent; il ne se décourage point de l'avenir. Il ne se
fait ni le Christophe Colomb d'une Amérique qui n'existe pas, ni le Jérémie
d'une Jérusalem qui n'a jamais existé. Il évite ainsi et l'inutilité engourdie
du satisfait et l'inutilité mélancolique du découragé. Sans se préoccuper
autrement des phases que Dieu nous réserve dans l'avenir et des voies par lesquelles
il veut nous faire passer pour nous mener à la fin suprême de son dessein, le
chrétien sait qu'en dehors des empressements et des agitations dans lesquelles
tant de forces se perdent il y a un travail toujours utile et toujours possible. Cette torpeur
des esprits que tant d'influences, souvent opposées, encouragent également, il
est le seul à la combattre obstinément, constamment, éternellement.
Aujourd'hui surtout, il voit en elle sa plus grande ennemie. On a accusé bien
souvent et bien à tort l'Église de s'être appuyée sur l'ignorance, sur l'inertie
intellectuelle, sur l'anéantissement de la pensée. Et
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aujourd'hui que faut-il à l'Eglise et qu'est-ce qu'elle demande, sinon que ce siècle ignorant apprenne, que ce siècle inattentif écoute, que ce siècle dégoûté de la pensée se remette à penser? On peut bien dire de l'Église d'aujourd'hui ce qu'on disait de l'Église des premiers siècles: Tout ce qu'elle demande, c'est de ne pas être condamnée sans être connue : Unum gestit ne ignorata damnetur (1). »
12. Le régime à suivre envers un siècle si infatué de son mérite illusoire et si profondément frappé d'impuissance intellectuelle, avait attiré dès longtemps l'attention de la Cour Pontificale. En 1832, le cardinal Fornari consultait, sur ce sujet même, Donoso Cortès. Le publiciste espagnol répondit au cardinal, par une lettre sur le principe générateur des erreurs du temps présent. « Il n'y a pas, disait-il, une des erreurs contemporaines qui n'aboutisse à une hérésie, et il n'est pas une hérésie contemporaine qui n'aboutisse à une autre depuis longtemps condamnée par l'Église. Dans les erreurs passées, l'Église a condamné les erreurs présentes et les erreurs futures... Je ne veux pas dire par là que ce qui a été condamné une fois ne doit pas l'être de nouveau. Je dis seulement qu'une condamnation spéciale, analogue à la transformation spéciale, par laquelle passent sous nos yeux les anciennes erreurs dans le siècle présent, me paraît de tout point nécessaire. » Toutefois cette condamnation que Cortès croit indispensable, il la croit moins pressante qu'en d'autres temps. « En réfléchissant attentivement sur ce sujet, ajoute-t-il, je suis arrivé à me convaincre qu'aux temps passés ces sortes de condamnations étaient plus nécessaires que de nos jours. Entre ces temps et le nôtre on remarque, en effet, cette différence notable, qu'autrefois les erreurs étaient renfermées dans les livres de telle sorte, que, lorsqu'on n'allait point les y chercher, on ne les trouvait pas ailleurs, tandis qu'aujourd'hui l'erreur est dans les livres et hors des livres, elle y est et elle est partout. Elle est dans les livres, dans les institutions,
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(1) CnAMFAONY, Rome et la Judée au temps de la chute de Néroni, avant-propos.
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dans les lois, dans les journaux, dans les discours, dans les conversations, dans les salons, dans les clubs, au foyer domestique, sur la place publique, dans ce qu'on dit et dans ce qu'on tait.
« Les erreurs contemporaines sont infinies, mais toutes, si l'on veut bien y faire attention, prennent leur origine et se résolvent dans deux négations suprêmes, l'une relative à Dieu, l'autre relative à l'homme. La société nie de Dieu qu'il ait aucun souci de ses créatures; elle nie de l'homme qu'il soit conçu dans le péché. Son orgueil a dit deux choses à l'honneur de nos jours, qui les a crues toutes deux, à savoir : qu'il est sans souillure et qu'il n'a pas besoin de Dieu; qu'il est fort et qu'il est beau: c'est pourquoi nous le voyons enflé de son pouvoir et épris de sa beauté (1).
Après avoir déduit logiquement la multitude d'erreurs qui découlent de cette double négation, Donoso Cortès disait encore :
« Toutes ces erreurs, identiques dans leur nature, bien que diverses dans leurs applications, produisent dans toutes ces applications les mêmes résultats funestes. Quand elles s'appliquent à la coexistence de la liberté individuelle et de l'autorité publique, elles produisent la guerre, l'anarchie et les révolutions dans l'État; quand elles ont pour objet le libre arbitre et la grâce, elle produisent d'abord la division et la guerre intérieure, puis l'exaltation anarchique du libre arbitre, et enfin la tyrannie des concupiscences dans le cœur de l'homme ; quand elles s'appliquent à la raison et à la foi, elles produisent d'abord la révolte de la raison contre la foi, ensuite le désordre, l'anarchie et le vertige dans les régions de l'intelligence humaine ; quand elles s'appliquent à l'intelligence de l'homme et à la providence de Dieu, elles produisent les catastrophes dont est semé le champ de l'histoire ; quand elles s'appliquent enfin à la coexistence de l'ordre naturel et de l'ordre surnaturel, l'a-
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(1) Œuvres complètes, t. II, p. 213.
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narchie, la confusion et la guerre se dilatent dans toutes les sphères et sont dans toutes les régions. »
En présence de ce déluge d'erreurs, où le monde allait trouver bientôt les plus grandes catastrophes, le docteur espagnol réclamait la restauration des principes éternels de l'ordre religieux, social et politique; et il croyait cette restauration possible seulement par l'Église. « De cette restauration, concluait-il, dépend exclusivement le salut des sociétés humaines. Mais, pour établir les principes dans les intelligences, il faut les connaître et l'Église seule les connaît. Son droit d'enseigner toutes les nations, qui lui vient de son fondateur et maître, ne se base donc pas seulement sur cette origine divine, il est encore justifié par ce principe de la droite raison : Que celui qui ignore doit recevoir l'enseignement de celui qui sait.
« Oui, quand même l'Église n'aurait pas reçu du Seigneur le droit souverain d'enseignement, elle serait encore autorisée à l'exercer, par cela seul qu'elle est dépositaire des seuls principes qui aient la vertu de maintenir toute chose en ordre et en harmonie, et de mettre l'harmonie et l'ordre en toutes choses. Quand on affirme de l'Église qu'elle a le droit d'enseigner, cette affirmation, si légitime et si conforme à la raison, n'est pourtant pas l'expression complète de la vérité. Il faut affirmer en même temps que le devoir des sociétés civiles est de recevoir l'enseignement de l'Église. »
13. Cette lettre de Donoso Cortès, soumise à Pie IX par le cardinal Fornari, n'avait pas amené l'acte solennel qu'elle paraissait provoquer. Le Pape surveillait, avec une scrupuleuse attention, les fausses doctrines répandues dans la chrétienté; mais, il se bornait à les réprimer par l’Index des mauvais livres et par quelques lettres aux évêques. Huit ans plus tard, un évê-que français, par une instruction pastorale sur les principales erreurs du temps présent, voulut, je ne dis pas ouvrir, mais rappeler, au Souverain Pontife, les voies et moyens pour procéder à une répression collective. En juillet 1860, Philippe-Olympe Gerbet, évêque de Perpignan, signalait à son clergé, quatre-vingt-
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cinq propositions, les unes formellement contraires à la foi, les autres opposées à la saine doctrine, quelques-unes pernicieuses particulièrement à raison du but que se proposaient ceux qui voulaient les faire prévaloir. « Ces aberrations, disait le savant et éloquent prélat, ont reçu l'empreinte d'une époque où la société est ébranlée jusque dans ses fondements. Elles sont loin de ressembler à certains désordres de l'intelligence qui ont éclaté dans le temps où le spiritualisme dominait les esprits et communiquait une sorte d'élévation aux erreurs mêmes. Elles sont, non des conceptions idéales mais des maximes anarchiques. Les événements qui les ont fait surgir leur ont nécessairement imprimé ce caractère. Ce sont surtout les attentats dirigés contre la souveraineté politique du Chef de l'Église qui ont provoqué cette insurrection doctrinale. Sous cette impulsion prédominante, ces erreurs ont été conduites, de proche en proche, à embrasser dans leurs attaques les principes constitutifs de l'ordre spirituel, de l'ordre temporel et des rapports de l'un avec l'autre. Au lieu de se déchaîner directement contre les articles de la foi et de la loi divine qui renferme les mystères, les sacrements, le culte, elles se sont concentrées sur la partie de la doctrine sacrée qui est relative aux droits de l'Église de Dieu, et aux lois fondamentales de la société humaine. Elles sont, en un mot, sous ces deux aspects, un protestantisme social. »
Les erreurs que réprouvait Philippe Gerbet étaient distribuées sous onze titres : 1° De la religion et de la société ; 2° des deux puissances; 3° de la puissance spirituelle; 4° de la souveraineté temporelle du Pape; 5°du pouvoir temporel; 6° de la famille; 7° de la propriété; 8° du socialisme en matière de propriété et en matière d'éducation ; 9° de l'état religieux ; 10° de l'ordre matériel; 11° de diverses calomnies et injures proférées ou renouvelées à l'époque actuelle. L'évêque, on le voit, ne s'attaquait qu'aux erreurs vivantes, agissantes et parlantes. Pour les atteindre plus sûrement, il les formulait suivant l'usage des congrégations Romaines, en courtes propositions. Ces propositions, dénoncées comme autant d'erreurs, n'étaient pourtant pas qualifiées ou
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notées de censures théologiques, soit que l'évêque voulût épargner ceux qui les préconisaient, soit plutôt qu'il ne se crût pas, pour agir ainsi, un pouvoir suffisant. Et, comme s'il eût besoin de justification, il ajoutait : «C'est au Souverain Pontife seul qu'il appartient de discerner les temps et les conjonctures où il peut être nécessaire de rendre des jugements dogmatiques adressés à l'Église universelle; c'est lui qui en apprécie les motifs, qui en choisit les moments dans sa souveraine sagesse. Mais nous savons par l'histoire ecclésiastique que le Vicaire de Jésus-Christ a souvent approuvé la sollicitude des Évêques qui avaient cru devoir promulguer, sous une forme ou sous une autre, des règles doctrinales appropriées aux besoins urgents de leurs propres diocèses, avec l'intention de suivre en tout l'esprit du Saint-Siège et de défendre ses enseignements ou ses droits. Ces actes épiscopaux ne sont sans doute ni décisifs ni indéformables, comme le sont les définitions du Siège Apostolique. Si celui qui est, par l'ordre de Dieu, le Docteur de toute l'Église venait à juger qu'une ou plusieurs des propositions qui nous paraissent condamnables, n'ont rien de contraire à la vraie doctrine, le moment où il nous ferait entendre sa pensée à cet égard serait l'instant même où nous porterions à la connaissance du public, avec la plus scrupuleuse exactitude, les rectifications qu'il nous aurait indiquées. Mais il nous semble que nous pourrons conserver une humble confiance de n'avoir pas franchi les justes bornes, et que nous aurons moins à craindre d'être allé trop loin que d'être resté en deçà, ce qu'il aurait été peut-être convenable de faire (1). »