LA PAROLE DE DIEU 2

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----- les formes d'exégèse qui apparaissent aujourd'hui ne peuvent plus qu'être qualifiées de symptômes de la dégradation de l'interprétation et de l'herméneutique. Des exégèses bibliques de type matérialiste ou féministe ne peuvent sérieusement prétendre accéder à la compréhension du texte et de ses intentions.

 

Au mieux, elles démontrent que l'on considère le sens biblique véritable soit comme indécelable, soit comme inutile à la réalité de la vie contemporaine, et qu'on n'y recherche plus une vérité, mais simplement des éléments épars au service d'une pratique qu'on s'est choisie.------

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p99 L'EXÉGÈSE AU COUR DES DÉBATS

 

-------- Quant aux «interprétations » de l'Écriture au moyen de la psychologie des profondeurs, elles ne sont sérieuses qu'en apparence. On y ramène les événements rapportés par la Bible à des images mythiques primitives qui, tout au long de l'histoire des religions, se seraient manifestées sous diverses formes au plus profond de l'âme et dont l'exploration doit nous permettre de trouver un chemin pour libérer notre âme de ses maux les plus profonds7.--------------

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p101 L'EXÉGÈSE AU COUR DES DÉBATS

 

-------- L'Écriture est une de par son détenteur historique unique, le peuple unique de Dieu. La lire en tant qu'unité revient donc à la lire du point de vue de l'Église comme lieu de son existence et à considérer la foi en l'Église comme la véritable clé herméneutique. ---------

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Toutefois, ce canon de méthodologie théologique est en contradiction avec l'orientation méthodologique de base de l'exégèse moderne; il représente très exactement ce qu'elle a toujours tenté de dépasser.

 

De son point de vue, on pourrait dire: l'exégèse peut être critique ou autoritaire, mais pas les deux à la fois. Proposer une exégèse « critique » de la Bible signifie laisser derrière soi une instance exégétique autoritaire.

 

La « tradition » n'est pas nécessairement rejetée en tant qu'aide à la compréhension, mais elle ne compte que dans la mesure où ses justifications peuvent résister aux méthodes «critiques ». En aucun cas la tradition ne peut être un critère exégétique.

 

Globalement, l'interprétation traditionnelle

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est considérée comme préscientifique et naïve; seule l'interprétation historico‑critique a valeur de véritable exploration du texte.

 

Il en résulte que l'idée de l'unité de la Bible elle‑même devient un postulat dépassé. Du point de vue historique, la discontinuité n'affecte pas seulement l'Ancien et le Nouveau Testament, mais aussi des éléments à l'intérieur de l'un comme de l'autre.

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-------- le hiatus entre exégèse et dogme est devenu total depuis lors, y compris au sein de l'Église catholique. En celle‑ci aussi l'Écriture est devenue une parole du passé que chacun tente de transposer au présent à sa manière, sans pouvoir pour autant faire confiance au radeau sur lequel il s'embarque pour cette traversée.

 

La foi est rabaissée à une sorte de philosophie de la vie que chacun tente de distiller à partir de la Bible du mieux qu'il le peut. Le dogme, auquel on a retiré le soutien de l'Écriture, ne soutient plus rien. La Bible qui s'est détachée du dogme est devenue un document du passé, et, partant, un élément du passé.

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p105 L'EXÉGÈSE AU COUR DES DÉBATS

 

--------- la méthode historico‑critique repose sur l'effort qui est fait pour atteindre dans le champ de l'histoire un degré d'exactitude méthodologique, donc de certitude dans les résultats, similaire à celui atteint dans les sciences naturelles.

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© Robert Hivon 2014     twitter: @hivonphilo     skype: robert.hivon  Facebook et Google+: Robert Hivon