p199 La vie
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Le sermon sur la montagne a certainement une connotation symbolique. Jésus se présente ici comme le nouveau Moïse. Le mont Sinai est remplacé par la montagne des Béatitudes, nouvelle hauteur d'où il enseigne les hommes. Tout d'abord il s'appuie sur la structure du décalogue; mais il l'approfondit aussi, le renouvelle, lui donne par le sermon sur la montagne une nouvelle dimension et lui confère une nouvelle exigence. De plus, il ouvre une nouvelle étape pour l'humanité, devenue possible parce que Dieu se lie aux hommes.
Jésus a déclaré publiquement: « Mon enseignement ne vient pas de moi mais de celui qui m'a envoyé. Si quelqu'un veut faire la volonté de Dieu, il saura si cet enseignement vient de Dieu ou si je parle de mon propre chef »
------- « On vous a dit », c'est‑à‑dire «Dieu vous a dit » ‑ c'est ainsi qu'il parle ‑, et, plus loin: “Mais moi je vous dis... » C'est pourquoi le sermon sur la montagne est l'expression la plus forte de sa prétention divine. Il prétend que désormais ce n'est plus à travers une médiation humaine, mais de Dieu lui‑même que la loi de l'Ancienne Alliance reçoit son interprétation la plus profonde et sa valeur universelle.
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p200 JÉSUS‑CHRIST
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La règle d'or existait déjà avant le Christ, mais sous une forme négative : « Ce que tu ne veux pas qu'on te fasse, ne le fais pas aux autres.” Jésus dépasse cela dans une formulation positive, qui est évidemment beaucoup plus exigeante. « Tout ce que tu veux qu'on te fasse, dit‑il, fais‑le aux autres. » C'est un appel à la fantaisie créatrice de l'amour. --------
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Les béatitudes constituent un texte tout à fait particulier, parce qu'elles sont très loin de nos propres critères. Non pas les riches sont proclamés bienheureux ‑ il y a une différence entre bienheureux et heureux ‑ mais les pauvres; non pas ceux qui sont épargnés par la
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------- Jésus. Effectivement tous les éléments des béatitudes sont réalisés en lui. Il est celui qui est pauvre dans l'Esprit Saint. Il est celui qui vient du milieu des pauvres. Il est celui qui intervient pour la justice. Il est celui qui fonde la paix, qui souffre pour la vérité. Je crois que nous ne pouvons bien comprendre les béatitudes que si nous les voyons dans la personne du Christ. Il en vit et par lui elles deviennent des indications pour nous. -------
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p202 JÉSUS‑CHRIST
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LE JUGEMENT
Jésus a dit un jour, du haut de la montagne: « Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés------C'est vite dit, mais ne nous faut‑il pas aussi juger?
C'est incontestable. Jésus lui‑même, selon Matthieu 18, a défini la règle de la communauté ; il dit de prendre le frère entre quatre yeux et de le corriger; s'il n'écoute pas, qu'on le fasse dans un cercle plus étendu, et ainsi de suite. ----
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p205 La vie
L'amour des ennemis est une grande nouveauté. L'esprit de vengeance nous est enlevé. Dans l'ennemi, il faut reconnaître l'être humain, la créature de Dieu. Cela ne signifie pas qu'il faut laisser le méchant nous nuire sans nous défendre. Mais bien que dans notre propre comportement, nous sachions lui garder le respect. Que nous cherchions aussi à lui faire du bien, à l'amener au bien, et finalement l'orienter vers le Christ. ---------
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p207
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Un être humain, mère de Dieu!
En fait, c'est le grand paradoxe. Dieu se fait petit. Il se fait homme et accepte ainsi d'être conçu et de naître comme tous les humains. Il a une mère et il est de cette manière inséré dans la trame de notre histoire; elle peut réellement dire à son enfant, un enfant humain en toi est le Maître du monde.
Le terme « mère de Dieu » a longtemps donné lieu à d'âpres disputes. Les Nestoriens disaient que, naturellement, elle n'avait pas mis au monde Dieu même mais uniquement l'homme Jésus. ----
